Non, il n'y a pas que le diptyque Dune signé par Denis Villeneuve, dont le second volet, sorti le 28 février dernier dans nos salles, continue de solidement performer au box office avec plus de 3,4 millions de spectateurs.
Le film de Villeneuve n'aurait peut être pas pu exister sans la version que livra David Lynch, en 1984. Le film est d'ailleurs disponible gratuitement sur la plateforme de streaming france.tv depuis ce jeudi 28 mars. Et vous aurez largement le temps de le regarder ou programmer un visionnage futur : il est disponible pour 3 mois, jusqu'au 30 juin 2024. La seule condition requise est de se créer un compte sur le site.
L'univers imaginé par Frank Herbert intéressait David Lynch, qui avait déjà réalisé Eraserhead et Elephant Man. Le producteur De Laurentiis et le studio Universal lui octroient un budget de 40 millions de dollars dans l'espoir que Dune rencontre le succès et puisse devenir une franchise capable de concurrencer Star Wars.
David Lynch mise sur un inconnu pour cet immense projet, Kyle MacLachlan, qui va être révélé grâce au rôle de Paul Atréides et qui deviendra un acteur fétiche du réalisateur. Le reste du casting est très solide, entre Max von Sydow, Jürgen Prochnow, le chanteur Sting dans le mémorable rôle de Feyd-Rautha, Sean Young, Brad Dourif, ou encore Kenneth McMillan, dans le rôle de l'immonde et ignoble baron Harkonnen.
Un tournage en enfer
Le tournage, éprouvant, dure un an au Mexique. L'équipe, composée d'un millier de personnes, est confrontée aux maladies, à des tempêtes de sables, à la chaleur écrasante et aux autorités locales corrompues. Pour ne rien arranger, le studio est partagé avec l'équipe de Conan le Destructeur de Richard Fleischer, autre production de De Laurentiis qui se tourne au même moment pour réduire les coûts.
Le montage se révèlera être aussi une expériences des plus douloureuses pour Lynch, contraint de revoir plusieurs fois sa copie et faire de nombreuses coupes. D'un tout premier montage de 4h, il rabotera son film pour le ramener à une durée de 2h11.
Lynch fut logiquement mortifié par le désastre critique et financier de son film. Tellement qu'il refusait, plus de 30 ans après sa sortie, d'en parler, tant le souvenir de cette expérience est douloureuse. Et il s'est naturellement épargné le visionnage du film de Villeneuve.