De quoi ça parle ?
Dalton, un ancien combattant de l'UFC tente d'échapper à son sombre passé et à son penchant pour la violence, dans ce film d'action bourré d'adrénaline. Dalton se débrouille à peine avec la réputation qui lui colle à la peau lorsqu'il est repéré par Frankie, propriétaire d'un relais routier dans les Keys de Floride. Elle l'engage comme nouveau videur dans l'espoir d'empêcher un gang violent, travaillant pour le patron du crime Brandt, de détruire son bar bien-aimé.
Même à cinq contre un, l'équipe de Brandt ne fait pas le poids face aux compétences de Dalton. Mais les enjeux deviennent de plus en plus importants avec l'arrivée de Knox, l'impitoyable tueur à gages. Alors que les bagarres brutales et les effusions de sang s'intensifient, les Keys tropicaux s'avèrent plus dangereux que tout ce que Dalton a pu affronter dans l'octogone.
Road House, un film écrit par Anthony Bagarozzi, Charles Mondry ; réalisé par Doug Liman avec Jake Gyllenhaal, Conor McGregor, Daniela Melchior...
C'est avec qui ?
Aussi talentueux dans les films d'auteur (Zodiac, Brokeback Mountain, Nocturnal Animals), les blockbusters (Le Jour d'après) que dans les films où il fait valoir son physique (La Rage au ventre), Jake Gyllenhaal impressionne toujours avec ses muscles saillants. Il apparaît de nouveau dans une forme olympique pour Road House dans le rôle d'Elwood Dalton, un ancien champion de MMA.
Une stature exigée pour être crédible face à Conor McGregor, le vrai champion de MMA, qui tient ici son premier rôle. Ce dernier campe Knox. Plus que l'impitoyable tueur à gages décrit dans le synopsis officiel du film, il campe une sorte de fou furieux qui n'existe que par sa bestialité.
Billy Magnussen – qui a décidément un faible pour les rôles de mauvais garçons (Made For Love, No Time to Die) – interprète Ben Brandt. Il veut détruire le Road House, le bar dans lequel Dalton travaille comme videur, afin de faire une grosse opération immobilière. Et il est prêt à tout pour arriver à ses fins.
Les sériephiles reconnaîtront probablement Lukas Gage (The White Lotus, Fargo) qui joue un barman du Road House contraint de jouer du poing avec les clients mal élevés. Et ils sont nombreux !
Enfin Daniela Melchior (vue dans The Suicide Squad) joue Ellie, médecin et "love interest" de Dalton. Et Jessica Williams (le professeur Eulalie "Lally" Hicks dans Les Animaux fantastiques) tient le rôle de Frankie, la propriétaire du Road House qui engage Dalton pour faire le ménage. Leurs personnages tiennent toutefois une place mineure dans le film, ce qu'on peut regretter.
Ça vaut le coup d'oeil ?
35 ans après le premier Road House avec Patrick Swayze, Doug Liman – réalisateur des films La Mémoire dans la peau, Mr. et Mrs. Smith, Edge of Tomorrow – fait son Road House 2.0, une sorte de mise à jour bien vue avec des combattants de MMA comme personnages principaux.
On connaît l'engagement absolu de Jake Gyllenhaal dans chacun de ses rôles, y compris les plus physiques et sollicitant donc énormément son corps. Une fois encore, il s'est sculpté pour être 100% crédible dans le rôle de Dalton, ancien combattant de MMA qui ne retient aucun coup.
Et il en fallait du muscle pour ne pas se faire écrabouiller par Conor McGregor qui tient donc son premier rôle dans un long métrage et ne semble pas intimidé par l'entreprise. S'il faut attendre près d'une heure pour voir apparaître Knox son personnage, celui-ci a droit à une entrée en matière pour le moins osée puisqu'il est... totalement nu !
Conor McGregor en roue libre
Le ton est donné, donc. McGregor n'est pas le genre d'homme à avoir froid aux yeux et Knox encore moins. Quand on le découvre en tenue d'Adam, il vient de sauter du balcon de sa maîtresse. Puis il se dirige fier comme un paon vers un marché où il met le feu après s'être simplement couvert d'une veste (de mauvais goût).
Et malheureusement, c'est le mauvais goût qui domine à partir du moment où Knox entre en scène. La première partie du film se tient grâce à un Jake Gyllenhaal qui joue à la perfection le type calme en toutes circonstances et qui donne toujours le choix à ses adversaires de faire demi-tour avant de se retrouver à l'hôpital.
Mais quand Knox entre en scène, Doug Liman – qu'on a connu plus inspiré, notamment pour sa manière de faire vivre les scènes d'action – semble débordé par l'énergie bestiale du personnage. C'est à ça que Knox se résume. Une bête doublée d'une tête brûlée qui ne sait s'exprimer que par la violence.
L'affrontement entre les deux hommes devient alors une pénible succession de bastons et de scènes d'actions auxquelles Doug Liman ne parvient pas à donner de souffle malgré l'engagement total de ses acteurs. Un manque de punch pour le moins ironique pour un film d'action.