Alors que la hype est en train de monter petit à petit avec la sortie le mois prochain du film Road House avec Jake Gyllenhaal, en coulisses, les mini drames se succèdent.
Acte 1. Le producteur Joel Silver, le réalisateur Doug Liman et Ari Emanuel – le PDG de l'agence qui représente Jake Gyllenhaal – étaient "furieux" qu'Amazon Studios ait choisi de sortir le film sur sa plateforme de streaming Prime Video. Au point d'aller montrer le film à Jeff Bezos sur son yacht pour qu'il donne l'ordre de sortir le film en salles. Échec : Jennifer Salke, directrice d'Amazon Studios a maintenu sa décision, comme le raconte Coming Soon.
Acte 2. Doug Liman boycotte la première du film au festival SXSW pour protester contre le fait qu'Amazon et MGM contournent les salles de cinéma au profit d'une diffusion en streaming sur Prime Video, comme rapporté par Deadline.
Acte 3. Jake Gyllenhaal a voulu calmer le jeu en déclarant qu'il n'a jamais été question de sortir le film en salles, mais toujours en streaming dans une interview avec Total Film.
Un nouveau scandale
Mais les tourbillons autour de la sortie de Road House sont loin de se calmer. Deadline nous apprend à présent que David Lee Henry – scénariste du premier Road House sorti en 1989 avec Patrick Swayze – intente une action en justice contre Amazon Studios, MGM Studios et United Artists.
Il accuse Amazon d'un très sérieux tour de passe-passe numérique pendant les deux grèves de l'année dernière.
"Cette affaire découle de la violation flagrante des droits d'auteur par les défendeurs, qui ont délibérément omis de concéder les droits cinématographiques et auxiliaires requis pour le scénario de Hill à l'origine de leur remake dérivé de 2024, comme l'exige la loi", peut-on lire dans la plainte déposée aujourd'hui devant le tribunal fédéral de Californie.
En fait, R. Lance Hill, qui se fait appeler professionnellement David Lee Henry, ne se contente pas de dire qu'il veut une injonction contre le film réalisé par Doug Liman. Il dit beaucoup plus.
Représenté par Marc Toberoff, avocat des studios, il affirme avoir levé le voile sur ce qui pourrait être la nouvelle réalité de l'industrie du divertissement. La version 2024 du film semble maintenant entrer dans le terrain miné du 21e siècle, selon Hill et son équipe d'avocats.
L'intelligence artificielle en cause
"Hill est en outre informé et croit et, sur cette base, allègue que les défendeurs sont allés jusqu'à prendre des mesures extrêmes pour essayer de respecter cette date limite du 10 novembre 2023, à un coût supplémentaire considérable, y compris en recourant à l'IA (Intelligence Artificielle) pendant la grève de 2023 de la Screen Actor's Guild ("SAG") pour reproduire les voix des acteurs du remake de 2024 à des fins d'ADR (Automatic Dialogue Replacement, "remplacement automatique du dialogue" en français), le tout en violation consciente des conventions collectives de la SAG et de la Director's Guild of America (DGA) dont les défendeurs étaient signataires", affirme la plainte de 19 pages.
"Le procès intenté par R. Lance Hill concernant Road House aujourd'hui est totalement sans fondement et de nombreuses allégations sont catégoriquement fausses", a déclaré un porte-parole d'Amazon à Deadline. "Le film n'utilise aucune IA à la place des voix des acteurs. Nous sommes impatients de nous défendre contre ces affirmations."
En plus de cette injonction , R. Lance Hill (ou David Lee Henry) présente d'autres griefs liés à la complexité juridique du système d'attribution des droits des scénaristes américains. Il est cependant peu probable que son action aboutisse et empêche la diffusion du film.