Dans une société futuriste où les êtres humains ne parviennent plus à se reproduire, l'annonce de la mort de la plus jeune personne, âgée de 18 ans, met la population en émoi. Au même moment, une femme tombe enceinte - un fait qui ne s'est pas produit depuis une vingtaine d'années - et devient par la même occasion la personne la plus enviée et la plus recherchée de la Terre. Un homme est chargé de sa protection...
En 2013, Alfonso Cuaron propulsait sur orbite des spectateurs émerveillés par son grand tour de force que fut Gravity. Couronné par sept Oscars dont celui du meilleur réalisateur, le film avait récolté plus de 723 millions $ au box-office mondial.
De quoi effacer le douloureux souvenir du gros échec de son précédent film, Les Fils de l'homme. Unanimement salué comme l'un des plus grands films de science-fiction de ces dernières années, porté à bout de bras par un sensationnel casting dont Clive Owen tient le rôle principal, le film s'était pourtant fracassé sur les portes du marché américain en ne ramassant que 35 millions $, sur les 76 millions $ du budget. Même chose à l'international.
"Ce film est un miroir qui renvoie au spectateur sa propre vision"
Adaptation du roman homonyme de P.D. James publié en 1993, Les Fils de l'homme déroule son intrigue en 2027. Un avenir plus si lointain et terriblement anxiogène. Après avoir sondé leur entourage sur leur vision de l'avenir, Alfonso Cuarón et son partenaire à l'écriture, Timothy J. Sexton, ont décidé de se focaliser sur deux problèmes clés : le développement de vastes mouvements migratoires à l'échelle planétaire et l'effet "boomerang" de ces trois siècles de colonisation.
"Nous avons élaboré une chronologie personnelle pouvant aboutir à cette vision de Londres en 2027, et nous nous sommes aperçus que certains évènements décrits dans notre scénario étaient déjà amorcés", confiait le cinéaste.
Ajoutant : "Je ne cherche pas, pour autant, à apporter au spectateur des réponses toutes faites. Je l'invite plutôt à s'interroger. Il découvrira alors que ce film est un miroir qui lui renvoie sa propre vision, plus ou moins optimiste, de l'avenir".
Puissamment mise en scène, tendue à craquer, sublimée par la somptueuse photographie d'Emmanuel Lubezki qui sera triplement oscarisé de 2014 à 2016 (pour Gravity, Birdman et The Revenant) et possédant quelques-uns des plans séquences parmi les plus mémorables du cinéma, Les Fils de l'homme est une œuvre époustouflante.
A voir ou revoir sur Netflix.