"Une image vaut mille mots", disait Confucius. Et c'est un adage que Denis Villeneuve doit souvent se répéter. Alors que la seconde partie de Dune, louée pour son aspect visuel, sort dans nos salles, le réalisateur a défendu son approche de la mise en scène avec des mots forts.
"Franchement, je hais les dialogues", a-t-il déclaré au Times anglais, non sans en rire visiblement. "Les dialogues sont pour le théâtre et la télévision. Je ne me souviens pas d'un film à cause d'une bonne réplique, je m'en souviens à cause d'une image forte."
"Les dialogues ne m'intéressent pas du tout. Le pouvoir du cinéma vient purement de l'image et du son, mais ça n'est pas évident quand on voit les films aujourd'hui." Un point sur lequel on ne peut lui donner tort face à chaque blockbuster qui se sent obligé de tout expliciter.
"Je ne me souviens pas d'un film à cause d'une bonne réplique, je m'en souviens à cause d'une image forte"
"La télévision a corrompu les films. Dans un monde parfait, je ferais un film convaincant qui n'aurait pas l'air d'être expérimental mais ne contiendrait pas le moindre mot non plus. Les gens quitteraient la salle et réaliseraient qu'il n'y avait pas de dialogue, mais ils n'en ressentiraient pas le manque pour autant."
Des propos très marqués, de la part d'un grand défenseur de la salle de cinéma, mais qui pourraient faire débat. Et c'est même déjà le cas. Car à la surexposition parfois inutile qui surcharge un récit s'oppose le fait qu'une réplique culte peut aider à faire passer un film à la postérité.
Show, don't tell
Aussi bien dans les comédies, qui font du dialogue un art de vivre, que dans une fresque à la Autant en emporte le vent ("Franchement ma chère, c'est le cadet d mes soucis") ou encore L'Empire contre-attaque… auquel Christopher Nolan, autre grand défenseur de la salle de cinéma, compare Dune 2.
En attendant, et alors que son film réalise le meilleur démarrage de 2024 en France, Denis Villeneuve prouve qu'il est un adepte du "Show, don't tell", technique narrative dont on attribue l'origine à l'écrivain et dramaturge Anton Tchekov, et qui incite à montrer plus qu'à dire. Ce que l'on appelle aussi la narration par l'image.