Lorsque l'on regarde - avec toujours autant de plaisir - cet indéboulonnable classique hollywoodien qu'est Chantons sous la pluie, feel good Movie par excellence, on a le sentiment d'une alchimie parfaite entre les comédiens, notamment la jeune Debbie Reynolds et Gene Kelly. Pourtant, les coulisses du tournage ont livré une version sensiblement différente...
Si le succès du film réside beaucoup dans le perfectionnisme absolu - et incontestable - de Gene Kelly, celui-ci a fini par virer carrément à l'obsession. A l'époque, Debbie Reynolds, à peine âgée de 19 ans, était nouvelle sur la scène hollywoodienne. Elle n'avait alors qu'une faible expérience de comédienne et de danse, et dut travailler très dur pour apprendre à danser en six malheureux mois.
"Si je ne souriais pas assez, il me criait dessus"
Reynolds eut le sentiment que Kelly n'avait jamais voulu d'elle sur le tournage du film, évoquant des années après le regard méprisant qu'il lui jeta lorsqu'elle lui déclara qu'elle n'avait jamais dansé auparavant.
Pour le célébrissime numéro musical Good Morning, Donald O'Connor et Debbie Reynolds dansèrent non stop de 8h du matin jusqu'à 23h. Sous la tutelle de Kelly, ils ne devaient pas s'arrêter de répéter le numéro, même lorsque les pieds de Debbie saignèrent. Quand Debbie Reynolds montra ses pieds à Kelly, celui-ci lui lâcha un cinglant "nettoyez-les !"
Ci-dessous, la fameuse séquence, inoubliable. De la sueur, du sang et des larmes, pour arriver à un résultat parfait.
Une petite baisse de motivation ? Gene Kelly était aussi là pour encourager l'actrice... A sa façon. "Il avait l'habitude de me crier dessus" lâcha la comédienne dans une interview en 2013. "Si je ne souriais pas assez, il me criait dessus, jusqu'à ce que je fonde en larmes".
Un jour, après une énième journée harassante de tournage, la production fut obligée de littéralement porter la comédienne jusque dans sa loge pour l'allonger en raison de très intenses douleurs dans les jambes : des vaisseaux sanguins avaient éclaté dans ses pieds.
Gene Kelly, un génie de la danse, certes, mais aussi capable de se transformer en tyran domestique. Tout le contraire de Fred Astaire, dont Debbie Reynolds a gardé un souvenir ému. Une des fois où elle craqua, partant se réfugier pour pleurer sous un piano, épuisée, Astaire vint la voir pour la consoler, en lui conseillant de ne pas tout abandonner.
Revoir ce classique absolu du cinéma américain en ayant en tête cette douloureuse histoire donne une autre perspective...