Bill Hickok est une des légendes vivantes de l'Ouest américain. Un cowboy adulé par tous mais qui sent le poids des années lui peser quand il s'aperçoit que sa vue baisse. Toutefois, Bill n'est pas décidé à prendre sa retraite mais à mener le même train de vie jusqu'à son dernier souffle. Il entame alors un voyage au cours duquel il croise le chemin de Calamity Jane son ancienne compagne...
Scénariste pour le grand Sam Peckinpah (Guet-Apens), scénariste et producteur d'Alien de Ridley Scott, Walter Hill est l'un des cinéastes américains marquants de la décennie des années 1970-1980, même si sa carrière a été inégale.
C'est à lui que l'on doit le film culte Les Guerriers de la nuit; l'excellent Driver qui aura une profonde influence sur Nicolas Winding Refn et son Drive. Le très solide Extrême préjudice avec Nick Nolte, qui sera également la tête d'affiche de 48h aux côtés d'Eddie Murphy. Enorme succès en salle qui aura une suite, ce film redéfinira le sous-genre du Buddy Movie.
Un cuisant échec en salle
Mais il est un genre que le cinéaste affectionne particulièrement : le western. En 1980, il signait un efficace Gang des frères James. Treize ans plus tard, il consacrera un film au légendaire guerrier apache Geronimo, suivi par Wild Bill deux ans plus tard.
Deux westerns, et deux terribles échecs au Box Office. Wild Bill ne ramassera ainsi que des miettes, avec 2,1 millions de dollars, pour un budget qui avoisinait les 30 millions. C'est dire la violence de la gifle.
Et celle-ci est profondément injuste. Si le personnage de Wild Bill Hickok a déjà été incarné dans de nombreux westerns, Jeff Bridges n'a certainement pas à rougir de celles qui l'ont précédées, bien au contraire. Près de dix ans avant True Grit, l'acteur montrait, avec une carrure impressionnante, qu'il était déjà largement à l'aise dans le genre.
Très solidement épaulé par une formidable Ellen Barkin qui incarne une Calamity Jane plus vraie que nature, Keith Carradine qui campe ici son compagnon d'infortune Buffalo Bill, et John Hurt, Wild Bill est un western très attachant et original dans sa forme, car elle ne correspond pas exactement aux canons "classiques" du genre. Un vent de fraîcheur qui fait du bien, pour une oeuvre qui mérite une sérieuse réévaluation.