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    La Bête : disparu à 37 ans, ce grand acteur devait jouer avec Léa Seydoux
    Laurent Schenck
    Laurent Schenck
    -Journaliste rédacteur base de données
    Passionné par les films qui traitent de la criminalité au sens large, Laurent Schenck travaille sur la base de données cinéma du site. Ses missions sont les suivantes : la rédaction de biographies et secrets de tournage, l'enrichissement de castings/fiches techniques et la revue de presse.
    Co-écrit avec :
    Emilie Schneider

    Réalisé par Bertrand Bonello, "La Bête" est sorti en salles. Pour l'occasion, voici cinq choses à savoir sur cet original film de science-fiction avec Léa Seydoux et George MacKay.

    De quoi ça parle ? Dans un futur proche où règne l’intelligence artificielle, les émotions humaines sont devenues une menace. Pour s'en débarrasser, Gabrielle doit purifier son ADN en replongeant dans ses vies antérieures. Elle y retrouve Louis, son grand amour. Mais une peur l'envahit, le pressentiment qu'une catastrophe se prépare.

    La Bête
    La Bête
    Sortie : 7 février 2024 | 2h 26min
    De Bertrand Bonello
    Avec Léa Seydoux, George MacKay, Guslagie Malanda
    Presse
    3,7
    Spectateurs
    3,0
    louer ou acheter

    Dédié à Gaspard Ulliel

    La Bête est dédié à Gaspard Ulliel, qui devait à l'origine incarner le personnage masculin principal. Mais l'acteur est décédé en 2022, pendant la préparation du film. Bertrand Bonello a eu la conviction qu'il ne fallait pas abandonner le projet et engager un acteur anglo-saxon, afin que le remplaçant ne souffre pas de la comparaison avec Ulliel.

    Dès ses essais, George MacKay a convaincu le réalisateur, qui raconte : "Je trouve cet acteur prodigieux. Il a un nombre de nuances incroyable. Ce qu’il a à faire dans le film est très difficile. Et on ne voit jamais par où ça passe. Je l’ai fait venir à Paris pour faire des essais avec Léa et j’ai su en les voyant côte à côte que je tenais le couple de La Bête." Le comédien ne parlait pas un mot de français avant le tournage : "On dit toujours que les acteurs anglais sont d’énormes travailleurs. J’en ai eu la confirmation."

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    Une nouvelle adaptation d’Henry James

    Le film adapte le court roman d'Henry James, La Bête dans la jungle, paru pour la première fois dans le recueil The Better Sort en 1903. Il raconte l’histoire d’un homme qui attend un événement extraordinaire qui changera toute sa vie. Il demande à une femme de l’attendre avec lui, jusqu'à une issue tragique. Ce récit a déjà été porté au cinéma par Patric Chiha, six mois avant la sortie de La Bête, avec Anaïs Demoustier et Tom Mercier.

    Adaptation libre

    Par rapport à la nouvelle, Bertrand Bonello a inversé les rôles et a fait du personnage féminin celui qui est dans l'attente et le pressentiment : "Je voulais que La Bête soit à la fois un film sur une femme et sur l’actrice qui l’incarne." Il précise : "La Bête dans la jungle est un texte qui me bouleverse depuis longtemps. Mais je n’en ai pris que l’argument, celui de la bête cachée, de la peur d’aimer. La Bête en est une adaptation plus que libre..."

    La plupart des dialogues qu’on entend dans la longue scène de bal au début viennent d'Henry James. Le film se détache ensuite de la nouvelle.

    Léa Seydoux et George MacKay Carole Bethuel
    Léa Seydoux et George MacKay

    1910, 2014, 2044

    Le récit se déroule à trois périodes distinctes : 1910, 2014 et 2044. 1910 est une année un peu postérieure à celle où se déroule la nouvelle. Bertrand Bonello l'a choisie à cause de la crue historique survenue à Paris cette année-là. Cette partie a été tournée en 35 mm, afin de lui donner un côté plus doux et charnel.

    Quant à 2014, il fallait une période avant l'ère #MeToo, le personnage de Louis étant inspiré d’un tueur qui a réellement existé, Elliot Rodger. Enfin, pour 2044, le réalisateur explique : "Je voulais que les constats des catastrophes passées nous concernent directement. Et c’est tous les jours un plus le cas. Y compris dans notre rapport aux affects. Les affects sont de plus en plus malmenés."

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    Une quasi-dystopie

    Une partie du film se déroule en 2044. Bertrand Bonello voulait faire de La Bête une "quasi-dystopie", en proposant un futur assez proche pour que le spectateur le trouve imaginable : "Le travail ou les affects... C’est un dilemme atroce, vers lequel nous nous dirigeons peut-être, dans une société de plus en plus contrôlée, et dont l’absence grandissante de rapport au secret rime avec absence de liberté, mais qui m’a permis de développer un récit et une réflexion sur une histoire des sentiments."

    Le réalisateur voulait éviter de tomber dans l'ultra-technologisme, qui peut vite paraître démodé, et le post-apocalyptique, où tout est en ruines : "Il n’y a aucun futurisme extravagant. L’évolution du monde est beaucoup plus comportementale et idéologique. C’est un monde rempli d’une nouvelle sérénité, apaisante en apparence, mais terrifiante dans le fond."

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