De quoi ça parle ?
Dans un futur proche où règne l’intelligence artificielle, les émotions humaines sont devenues une menace. Pour s'en débarrasser, Gabrielle doit purifier son ADN en replongeant dans ses vies antérieures. Elle y retrouve Louis, son grand amour. Mais une peur l'envahit, le pressentiment qu'une catastrophe se prépare.
Un voyage en trois temps
Après L'Apollonide : Souvenirs de la maison close, Nocturama ou encore Saint Laurent, Bertrand Bonello revient au cinéma avec un voyage entre le temps et l’espace. Objet unique en son genre, La Bête s’ouvre en 2044, par une scène sur fond vert, à la rencontre de Gabrielle, jeune femme qui va traverser les décennies à la recherches de ses vies antérieures.
Tissant une histoire d’amour sur trois temporalités (1910, 2014 et 2044), le cinéaste adapte ici une célèbre nouvelle d’Henry James, La Bête dans la jungle, en y transposant des thématiques et inquiétudes actuelles. Que ce soit le questionnement sur la place de l’intelligence artificielle dans nos vies ou des risques de l’ascension des réseaux sociaux, le long-métrage nous offre des réflexions sur des sujets qui nous entourent et sur nos comportements, tout en entrelaçant et en confrontant les genres cinématographiques.
Pour porter ce film à l’univers à la fois dense et complexe, croisant les époques, le réalisateur a misé sur une actrice qu’il qualifie lui-même d’intemporelle et moderne : Léa Seydoux. “C’est rare. Sa beauté est très différente dans les trois périodes du film. Je la connais bien et depuis longtemps, mais quand la caméra la regarde, il est impossible de savoir ce qu’elle pense. Elle possède un mystère.” Un mystère qu’elle cultive au côté de l’acteur Georges MacKay, révélé dans 1917 et bluffant sous les traits du fameux Louis que Gabrielle retrouve au cours de ses vies.
Attention, les paragraphes qui suivent contiennent des spoilers sur La Bête. Si vous ne voulez rien savoir, ne lisez pas ce qui suit !
Un générique qui bouscule les codes
Se déroulant sur 2h25, durée nécessaire pour capter toute l’ampleur de ce voyage mental, émotionnel et sensoriel, La Bête se clôt par une trouvaille qui étonne autant que son prologue. Et pour cause, le générique de fin consiste seulement en un QR Code que le spectateur est invité à scanner. “Il est très cohérent avec le film, soutient Bertrand Bonello. En général, un générique est un moment d’émotion, avec de la musique, les noms qui défilent, les spectateurs qui se lèvent les uns après les autres et s’apprêtent à retrouver la lumière du dehors.”
“Ici nous sommes dans un monde où les affects ont été bannis, il est donc logique qu’ils le soient aussi du générique. Seule Gabrielle est encore capable de ressentir. Ça la rend encore plus seule, je trouve.”
Découvrez La Bête, actuellement et seulement au cinéma.