Les nommés pour la 96ème cérémonie des Oscars sont désormais connus. Et le grand favori, sans trop de surprise, se nomme Oppenheimer : le long métrage signé Christopher Nolan part en tête avec treize nominations, devant Pauvres Créatures (onze), Killers of the Flower Moon (dix) ou encore Barbie (huit), son adversaire au box-office l'été dernier.
Mais la sensation nous vient de France. Pas de La Passion de Dodin Bouffant, non retenu parmi les cinq finalistes pour l'Oscar du Meilleur Film en Langue Étrangère, mais d'Anatomie d'une chute. La Palme d'Or de Justine Triet s'offre cinq nominations, et concourt dans les catégories principales, à savoir Meilleur Film et Meilleure Réalisation, où la cinéaste est la seule femme en lice cette année.
Anatomie d'une chute devient ainsi le dixième long métrage français (ou co-produit par la France) à pouvoir briguer l'Oscar du Meilleur Film en l'espace de 85 ans. Et il rejoint ces opus :
- La Grande Illusion de Jean Renoir (1939)
- Z de Costa-Gavras (1970)
- Tess de Roman Polanski (1981)
- Atlantic City de Louis Malle (1982)
- Le Pianiste de Roman Polanski (2003)
- The Artist de Michel Hazanavicius (2012)
- Amour de Michael Haneke (2013)
- The Father de Florian Zeller (2021)
- CODA de Sian Heder (2022)
Si Anatomie d'une chute devait créer la surprise et remporter l'Oscar du Meilleur Film, il deviendrait le troisième long métrage de cette liste à le faire, après The Artist et CODA.
Du côté des cinéastes, Justine Triet devient le quatorzième Français (ou ayant la double-nationalité) nommmé pour l'Oscar de la Meilleure Réalisation. Mais la première femme, après :
- Jean Renoir (L'Homme du Sud, 1946)
- Claude Lelouch (Un homme et une femme, 1967)
- Costa-Gavras (Z, 1970)
- François Truffaut (La Nuit américaine, 1975)
- Roman Polanski (Chinatown, 1975)
- Edouard Molinaro (La Cage aux folles, 1980)
- Roman Polanski (Tess, 1981)
- Louis Malle (Atlantic City, 1982)
- Roland Joffé (La Déchirure, 1985)
- Roland Joffé (Mission, 1987)
- Roman Polanski (Le Pianiste, 2003)
- Michel Hazanavicius (The Artist, 2012)
- Damien Chazelle (La La Land, 2017)
En cas de victoire, Justine Triet deviendrait le quatrième cinéaste français (d'affilée qui plus est) à remporter cette statuette de la Meilleure Réalisation, après Roman Polanski (pour Le Pianiste), Michel Hazanavicius et le franco-américain Damien Chazelle.
Oppenheimer va-t-il faire honneur à son statut ? Ou Anatomie d'une chute peut-il créer la surprise en s'adjugeant les deux Oscars majeurs après la Palme d'Or, comme Parasite en 2020 ? Réponse dans la nuit du 10 au 11 mars.