Vous vous souvenez peut-être du célèbre mugshot de Nick Nolte (La Ligne rouge, Warrior…) datant de 2002, celui où le triple nommé aux Oscars a les cheveux ébouriffés et porte une chemise hawaïenne. Mais saviez-vous qu’il en avait un autre datant de plusieurs années avant cette arrestation ?
En 1961, à l’âge de 20 ans, et avant qu’un juge ait pitié de lui et suspende sa peine, Nick Nolte a été arrêté et condamné à une amende de 75 000 dollars ainsi qu’à 45 ans de prison avec sursis pour avoir vendu de fausses cartes d’incorporation. Le juge l’a alors averti que s’il était arrêté pour tout autre crime, il serait emprisonné selon les conditions initiales de sa condamnation. Il a ainsi été en probation pendant toute la durée de la guerre du Vietnam à laquelle il n’a pas pu participer. En effet, sa condamnation l’a rendu inéligible au service militaire. Alors qu’il s’était senti obligé de servir, il a déclaré s’être senti incomplet en tant que jeune homme parce qu’il n’était pas allé au Vietnam.
Sur la photo d’identité judiciaire – ou mugshot – liée à cette arrestation, on retrouve un Nick Nolte avant la célébrité, avec les cheveux courts et une chemise boutonnée.
En 2018, l’acteur est revenu sur cette condamnation, ainsi que sur sa seconde arrestation des années plus tard, dans ses mémoires, Rebel: My Life Outside the Lines. Alors âgé de 77 ans, il était enfin prêt à raconter son histoire.
“J’ai eu deux photos d’identité judiciaire dans ma vie. C’est difficile de les obtenir. Et si vous les obtenez, vous feriez mieux de vous assurer d’examiner les circonstances dans lesquelles vous les avez obtenues”, avait alors déclaré l’acteur à l’Associated Press. “La meilleure façon de gérer les plus grosses erreurs de votre vie est d’en discuter. Avec tout le monde, y compris Dieu.”
L’autobiographie retraçait l’ascension de l’acteur, un sportif du Midwest qui est devenu célèbre plus tard dans sa vie en échangeant ses performances sur scène contre des films.
“Jouer la comédie m’a toujours beaucoup attiré car c’est une prise de risque. [...] Les acteurs prennent des risques. Et ils prennent des risques pour leur propre santé mentale.”
Prise de risques
Oui, des risques, ça il en a pris. L’ouvrage raconte en effet son incroyable appétit pour les drogues et la fois où il a sauvé à lui seul le film Under Fire (1983) en faisant sortir clandestinement les cartouches de film du Mexique, avec une longueur d’avance sur la loi.
Nous y apprenons aussi qu’il a mangé de la vraie nourriture pour chien dans Le Clochard de Beverly Hills (1986), et qu’il a pris de la vraie héroïne pendant les huit semaines de tournage de L’Homme de la Riviera (2002) pour mieux incarner un héroïnomane.
L’acteur est aussi revenu sur ses interactions avec ses co-stars. S’il avait de belles choses à dire sur Eddie Murphy, Katharine Hepburn et Barbra Streisand, ce n’était pas le cas pour Debra Winger (Rue de la sardine) et Edward Norton (il a d’ailleurs juré de “lui trancher la gorge”). Il racontait aussi une farce spectaculaire faite par Woody Harrelson à Sean Penn en Australie, impliquant de vrais policiers et des coups de feu.
En parlant de mugshot…
Et bien sûr, il y a l’histoire de sa tristement célèbre arrestation du 11 septembre 2002. Ce jour-là, il était allé au gymnase pour un entraînement amélioré au GHB, mais il s’est senti mal. Il s’est donc dirigé vers une réunion des Alcooliques Anonymes, mais n’y est pas entré, et a plutôt emprunté la Pacific Coast Highway et sera arrêté pour suspicion de conduite en état d’ébriété.
Universal Pictures
Le cliché de son arrestation fera alors le tour de la presse. En 2002, il n’a pas contesté les accusations de conduite sous influence et a été condamné à 3 ans de probation, avec l’ordre de suivre des conseils en matière d’alcoolisme et de toxicomanie avec des tests aléatoires requis.
Dans une interview accordée à GQ, il dira pourtant, en 2011, que la célèbre photo n’était pas un mugshot mais un Polaroïd pris par un jeune policier au commissariat, qu’il a autorisé pour que le policier et ses amis gagnent de l’argent en le vendant. La police, elle, disait autrement.
“J’avais besoin d’aide”, a-t-il finalement écrit en 2018, ajoutant que sur le cliché, il ressemblait à “un détenu d’asile en train de s’amuser dans sa chemise hawaïenne à imprimé fleuri”. Désormais sobre, il en riait. “J’en assume l’entière responsabilité.”
En 2024, on retrouvera Nick Nolte dans Rittenhouse Square, un drame dans lequel il incarne un vétéran sans abri qui surmonte ses moments difficiles, aux côtés d’un jeune chanteur de rue, grâce à l’amitié et à la musique.
En attendant, vous pouvez le retrouver dans son dernier film en date, Blackout (2022), avec Josh Duhamel et Abbie Cornish, disponible en streaming sur Netflix.
