Il y a moins de quatre mois, Cédric Kahn nous enfermait dans une salle d'audience avec son intense Procès Goldman. Aujourd'hui, le réalisateur est déjà de retour au cinéma. En plein air, par moments, pour nous emmener dans les coulisses d'un tournage chaotique.
Porté par Denis Podalydès, Jonathan Cohen, Emmanuelle Bercot, Souheila Yacoub ou Stefan Crepon, Making Of fonctionne comme des poupées russes, avec presque trois films en un. Dont le drame social dont nous assistons au tournage, ainsi que ses coulisses. Où les situations font écho les unes aux autres.
Comme il le dit lui-même à notre micro, Cédric Kahn voulait en effet "parler du cinéma par l’angle du conflit de classes", ce qui nous vaut plusieurs situations de tension, voire de chaos, figure que l'on retrouve souvent dans sa filmographie. "On a un fantasme dans le cinéma, de confrérie, de bonheur dans la création, de d’horizontalité, mais ça n’est pas vrai du tout", nous dit-il, alors que le sous-titre (ironique) de son treizième long métrage nous vante "le monde merveilleux du cinéma".
Aussi passionnant que ses longs métrages, Cédric Kahn évoque avec nous les différents aspects de son nouveau film : sa structure, son mélange des tons, sa vision du milieu du cinéma, son approche de chaque projet ou encore le côté personnel du récit. Car ce Making Of est aussi le portrait d'un réalisateur. Donc de lui-même.
"Je me moque de moi dans ce portrait", nous dit-il sans même qu'on ne le lui demande explicitement. Mais il reconnaît ne pas avoir voulu pousser la mise en abyme jusqu'à incarner le cinéaste à qui Denis Podalydès prête ses traits dans ce film à voir au cinéma depuis le 10 janvier.
Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 12 décembre 2024 - Montage : Chanelle Morvan