Ce premier film a été un tel flop qu'il a éteint toute envie à son réalisateur de réitérer l'expérience. L'acteur Ryan Gosling a mis beaucoup de cœur dans ce long métrage intitulé Lost River, qui s'est avéré un échec total, sacrifié par son studio, au point que l'interprète de Ken dans le récent Barbie n'est plus jamais passé derrière la caméra.
Présenté au Festival de Cannes à la section Un certain regard, Lost River en repart bredouille, et suite aux mauvaises critiques du film, la Warner hésite carrément à revendre les droits de distribution du projet à un autre studio !
C'est l'une des meilleures scènes de Barbie et elle a failli ne pas être dans le film !
Mère célibataire, Billy (Christina Hendricks) est endettée et risque l'expulsion de sa maison. Son banquier vient d'être limogé et son remplaçant (Ben Mendelsohn) lui refuse un nouveau prêt. Parmi ses fils, Franky est encore un enfant mais Bones (Iain De Caestecker) essaye de devenir voleur de cuivre. Sauf qu'il se heurte à la présence de Bully (Matt Smith), qui lui fait comprendre que personne à part lui ne vole le cuivre à Lost River...
Ryan Gosling donne naissance à ce film par hasard. Alors qu'il tourne Les Marches du pouvoir à Détroit, il se promène et filme les rues. Il est rapidement arrêté, accusé de vol de cuivre. C'est cette mésaventure qui lui donnera l'idée du personnage principal de Lost River, projet qu'il décide d'écrire et de mettre en scène.
Son style de mise en scène est inspiré des drames humains de Derek Cianfrance (avec qui il a tourné Blue Valentine et The Place Beyond The Pines) et du stylisme et des jeux de lumière de Nicolas Winding Refn. Il se fait aider pour cela du talentueux Benoît Debie, directeur photo de Gaspar Noé. Hélas, de bonnes influences et un excellent technicien ne font pas toujours un bon film.
Suite à la mauvaise réception cannoise de Lost River, Warner décide de le sortir dans l'anonymat le plus complet aux Etats-Unis : trois cinémas le programment durant trois semaines, ce qui ne rapporte que la somme dérisoire de 45 431 dollars en 21 jours d'exploitation. Une claque pour Ryan Gosling, qui était alors au sommet de sa gloire après l'enchaînement de Blue Valentine (2010), Drive (2011), The Place Beyond The Pines et Gangster Squad (2013).
L'acteur ne reviendra au sommet qu'avec La La Land de Damien Chazelle (2017), un film hommage à la comédie musicale hollywoodienne aux six Oscars, dont une nomination au prix du Meilleur acteur pour Ryan Gosling.