C'était l'un des visages incontournables du cinéma des années 70. Après un combat de plusieurs années contre une leucémie chronique et un cancer de la prostate, le comédien américain Ryan O'Neal s'est éteint ce vendredi 8 décembre à l'âge de 82 ans, selon Variety. Inoubliable Barry Lyndon de Stanley Kubrick, l'ancien compagnon de Farrah Fawcett s'était également illustré dans le bouleversant Love Story face à Ali McGraw.
"Personne n’a mieux raconté une histoire que Ryan O’Neal"
Dans un émouvant post Instagram, son fils Patrick O'Neal a rendu hommage à l'acteur : "Ryan était un homme très généreux qui a toujours été là pour aider ses proches pendant des décennies. Ces mêmes personnes ont le cœur brisé aujourd’hui et le seront encore longtemps. (...) C'est tellement difficile pour nous. Ryan a eu un tel impact et ce sera difficile sans lui. C’est et ce sera un énorme vide dans nos vies".
"Mon père avait 82 ans et vivait une vie géniale. J'espère que la première chose dont il se vante au paradis est la façon dont il s'est battu 2 rounds avec Joe Frazier en 1966, à la télévision nationale, avec Muhammad Ali faisant le commentaire, et s'est affronté avec Smokin' Joe. C'est sur YouTube et croyez-moi, c'est tellement génial. (...) Ryan ne s'est jamais vanté. Mais il a le droit de se vanter au Ciel. Surtout quand il s'agit de Farrah. (...) Et maintenant, ils se retrouvent. Farrah et Ryan. Elle lui a terriblement manqué. Quelle étreinte cela doit être. A nouveau ensemble."
L'une des plus belles histoires d'amour du cinéma
Fils d'un scénariste et d'une comédienne, Patrick Ryan O'Neal, dit Ryan O'Neal, ancien passionné de boxe, débute à la télévision dès 1960 et enchaîne les apparitions dans des séries durant presque une décennie. En 1969, il décroche son premier rôle au cinéma dans Une si belle garce. Mais c'est l'année suivante qu'il rencontre une brusque notoriété en tenant le rôle masculin principal du film Love Story. Le couple qu'il forme avec Ali McGraw devient mythique et le film, une histoire d'amour tragique, est aussitôt culte (les étudiants d'Harvard ont même l'obligation de le regarder). Le comédien obtient une nomination aux Oscars pour sa prestation.
Le triomphe Barry Lyndon... mais une carrière freinée
Il donne ensuite notamment la réplique à William Holden dans Deux hommes dans l'Ouest puis à Barbra Streisand dans On s'fait la valise, docteur?. En 1973, Peter Bogdanovich lui permet de donner la réplique à sa fille, Tatum O'Neal, dans La Barbe à papa. Deux ans plus tard, Stanley Kubrick lui offre le rôle-titre de Barry Lyndon, où il incarne un personnage à la fois veule, velléitaire et pathétique. Sa prestation y est si convaincante que le public et les studios semblent le bouder par la suite.
Quand Ryan O'Neal inspire Drive
En effet, malgré le triomphe de Love Story et le prestige de tourner sous la direction de Kubrick, Ryan O'Neal ne parviendra jamais à s'imposer par la suite. Après une participation dans Un pont trop loin, il incarne un chauffeur mutique dans Driver de Walter Hill, face à Isabelle Adjani. Un personnage qui inspirera celui de Ryan Gosling dans Drive. En 1978, il tente de renouer avec le succès de ses débuts en jouant dans Oliver's Story mais cette suite de Love Story est un échec cinglant.
Une fin de carrière à la télévision et chez Terrence Malick
À partir des années 1980, les longs-métrages qu'il tourne sont pour la plupart boudés par la critique. En 1989, il renoue cependant avec le succès grâce à la mini-série On a tué mes enfants, aux côtés de sa compagne d'alors, Farrah Fawcett. Il se fait à nouveau remarquer dans La Méthode zéro en 1998, et dans Influences en 2002, où il donne la réplique à Al Pacino.
Depuis les années 2000, c'est à la télévision principalement qu'il poursuit sa carrière, dans des séries comme Desperate Housewives, 90210 Beverly Hills - Nouvelle génération et Bones, son ultime apparition à l'écran dans le rôle de Max Keenan (24 épisodes dont le dernier, S12E7, date de 2017). Ryan O'Neal était également apparu en 2015 dans un petit rôle devant la caméra de Terrence Malick dans Knight of Cups.