Driver, mis en scène par Walter Hill, a débarqué dans les salles françaises le 23 août 1978. Depuis le 23 novembre, le film est ressorti en version restaurée 4K grâce au distributeur Les Acacias.
Second assistant-réalisateur sur Bullitt, avec Steve McQueen, Walter Hill a mis en scène son premier long-métrage en 1975 : Le Bagarreur avec Charles Bronson. Driver est son second film. On lui doit ensuite de grands classiques du buddy movie comme 48 heures avec Eddie Murphy ou Double détente avec Arnold Schwarzenegger.
Le récit nous emmène à Los Angeles. Un homme mystérieux et solitaire surnommé "le chauffeur" est maître dans l’art de semer la police lors de braquages à hauts risques.
Un brillant détective le traque sans relâche et décide de le piéger en montant un faux casse avec une équipe de malfrats. Afin de lui échapper, le chauffeur s’associe avec "la joueuse", une jeune femme séduisante et énigmatique.
Le chauffeur en question est interprété par Ryan O'Neal, devenu une superstar dans les années 1970 avec ses rôles dans Love Story et Barry Lyndon de Kubrick. Avec Driver, il change totalement de registre.
Jusqu'alors, il n'avait pas incarné un personnage aussi radical que ce chauffeur d'une bande de braqueurs. L'acteur y donne la réplique à Isabelle Adjani, 22 ans à l'époque. Elle incarne la joueuse. Ce film constitue la première expérience hollywoodienne de la jeune femme.
ISA EST LÀ !
Evoquant cette aventure américaine au magazine Première, Isabelle Adjani a expliqué avoir "trop entendu parler d'actrices qui s'étaient cassées le nez sur ces 'méchants Américains' qui les avaient tournées en ridicule en en faisant un élément de folklore !"
"Alors, j'ai accepté ce rôle d'abord parce que ce n'est pas un rôle de française. Mais j'essaie, non pas d'être indifférente, mais de trouver d'autres raisons de travailler aux Etats-Unis plutôt que de tenter ce que l'on appelle 'une carrière américaine'", a-t-elle confié.
À noter que le chauffeur joué par Ryan O'Neal a été une source d'inspiration pour le personnage de Ryan Gosling dans Drive, réalisé par Nicolas Winding Refn. Edgar Wright s'inspirera également du chauffeur pour son Baby Driver. Pour le cinéaste, l'oeuvre de Walter Hill est "un coup de maître minimaliste parfaitement maîtrisé."
Malheureusement, lors de sa sortie aux États-Unis en 1968, Driver essuie des critiques très négatives et ne rencontre pas le succès en salles. Le cinéaste Walter Hill vivra très mal cet échec.
Kevin Thomas, journaliste au Los Angeles Times, estime que le film est un "déchet ultraviolent." Il écrit aussi qu'Isabelle Adjani "joue comme une mauvaise imitation d’un film de gangster français qui, à son tour, est une mauvaise imitation d’un film de gangster américain."
Vincent Canby (New York Times) a jugé le film "horrible, prétentieux et stupide." Quant au célèbre Roger Ebert, du Chicago Sun-Times, il a écrit : "C'est un film à propos de personnes qui ne sont pas réelles, car ce sont des symboles, et c'est sacrément bien fait avec de grandes scènes de course-poursuite."
Driver connaîtra une seconde jeunesse en vidéo et deviendra par la suite un polar culte. En 1978, il a tout de même attiré 1,1 million de spectateurs en salles dans l'Hexagone.
LA BANDE-ANNONCE DE DRIVE AVEC RYAN GOSLING