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    Après Scènes de ménages, Anne-Élisabeth Blateau se livre à coeur ouvert dans Mère Indigne, sa nouvelle série
    Jennifer Radier
    Jennifer Radier
    -Journaliste séries
    Adepte de la zapette depuis toute petite, elle a vécu mille et une vies devant sa télévision et décortique avec passion tout ce qui passe sur le petit écran.

    La plateforme france.tv met en ligne ce vendredi 1er décembre, Mère Indigne, une série écrite, réalisée et interprétée par Anne-Elisabeth Blateau. Pour Allociné, cette dernière s’est confiée sur cette fiction déjantée.

    Connue du grand public pour incarner le rôle d’Emma dans Scènes de Ménages sur M6 depuis 2011, Anne-Elisabeth Blateau nous présente aujourd’hui Mère Indigne. Une série en 10 épisodes de 26 minutes qu’elle a écrite et réalisée.

    Femme aux multiples casquettes, Anne-Elisabeth Blateau tient également le rôle principal. En effet, la comédienne prête ses traits à Rachel, une femme de 40 ans qui fête son divorce longtemps, joyeusement mais surtout bruyamment.

    Mais lorsqu’elle découvre que son ex-mari Yanis sort avec son avocate, Rachel se met en tête de le récupérer en essayant de se faire passer pour une "super mum". Bien évidemment, la pression est trop forte et Rachel accumule les désastres qui l’éloignent non seulement de la femme parfaite mais la rapprochent au contraire de la "mère indigne".

    Rencontrée à l’occasion du Festival de la Fiction de La Rochelle en septembre dernier, Anne-Elisabeth Blateau s’est confiée au micro d’Allociné sur cette série déjantée et les challenges qu’elle a rencontrés.

    Mère indigne
    Mère indigne
    Sortie : 2023-12-01 | 26 min
    Série : Mère indigne
    Avec Eva Darlan, Mounir Margoum, Elodie Frenck
    Spectateurs
    3,0
    Voir sur france.tv

    Allociné : Comment est née l’idée de Mère Indigne ?

    Anne-Elisabeth Blateau : Je suis maman d'un petit garçon de sept ans. J'ai trouvé ça extrêmement difficile d'être une mère aujourd'hui parce qu'on se met une sorte de pression. C'est-à-dire qu'il faut être une bonne maman, une bonne épouse, une bonne maîtresse, une bonne collègue, une bonne amie. C'est impossible et intenable. À un moment donné, c'était trop pour moi. J'avais un sentiment d'échec. Je me suis dit qu'il fallait que je parle de ça.

    C'était vraiment le point de départ de la série. Il fallait que j'écrive l'histoire d'une mère débordée qui n'arrive pas à être la mère parfaite que la société attend mais qui essaie de bien faire. Il y a une phrase que j'aime beaucoup dans la série, c'est "Je ne suis pas qu'une mère, je suis moi et ensuite je suis mère et je fais avec". C'est donc devenu l'histoire de Rachel qui se débat dans sa vie de maman, de femme d'ex-femme, d'amante et qui essaie de bien faire.

    C’est votre première réalisation, qu’est-ce qui vous a donné l'envie de passer derrière la caméra ?

    Je voulais écrire et jouer dans la série car le sujet me tenait à cœur. Et puis au fur et à mesure, je me suis dit que c'était impossible qu'un réalisateur arrive, prenne les épisodes et décide où est-ce qu'on allait tourner, comment on allait s'habiller et qui on allait choisir comme comédien. J'ai donc dit à Khaled Amara, le producteur de la série, que je ne pouvais pas ne pas être directrice artistique de ce projet. Comme techniquement mon métier n'est pas réalisatrice, on a réfléchi à une co-réalisation avec Romain Fisson Edeline. Le binôme a fonctionné magnifiquement.

    Vous êtes donc réalisatrice, scénariste et actrice dans cette série. Comment avez-vous vécu ce défi ?

    C'est beaucoup de travail mais c'est merveilleux de donner vie à ce qu'on écrit sur le papier. Je pouvais être en repérage en même temps que je préparais mon rôle tout en continuant le tournage de Scènes de ménages. Ça a été une année très riche mais c'était ma meilleure vie.

    Mère Indigne est une série assez décomplexante sur le rôle de mère. C’était important pour vous de briser un peu les codes ?

    J'ai essayé de créer un personnage qui est libre. Quand on est libre en général, on nous le fait toujours payer un petit peu. L'entourage de Rachel ne va donc pas lui faire de cadeau. Elle essaie de mieux faire mais on ne peut pas changer qui on est. Alors, comment fait-on pour exister tout en étant maman ?

    Vous êtes entourée de super partenaires de jeu. Comment avez-vous choisi les comédiens de cette série ?

    C'est vrai que j'ai rapidement pensé à Mounir Margoum pour le rôle de Yanis. Je ne le connaissais absolument pas mais je voulais que ce soit lui. On s'est rencontrés aux essayages et c'est comme si on se connaissait depuis 20 ans. Ça a été un partenaire formidable.

    Tous les comédiens de la série ont vraiment eu envie de jouer dans la série en lisant le scénario. Il faut savoir que le cachet était dérisoire par rapport à la carrière de ces comédiens. C'est vraiment l'écriture et la fraîcheur du projet qui les a convaincus. Donc on a eu vraiment beaucoup de chance.

    Comment s’est passé le tournage avec Violette Bost, votre fille de fiction ?

    On a eu énormément de chance. C'est la directrice de casting de Marseille qui m'a présenté Violette. C'est vrai que ça a été immédiat entre nous. En plus d'être cinégénique, elle est formidable. Les planètes se sont vraiment alignées sur cette série.

    On sent que vous avez pris beaucoup de plaisir dans cette série, aussi bien à l’écriture, que dans la réalisation et le jeu… Ça vous a plu de pouvoir vous lâcher autant ?

    France Télévisions nous a laissé une liberté d'écriture absolument incroyable. Après, ce qui m'intéresse, c'est de faire des personnages très à l'anglaise et d’aller au bout des situations. Il fallait que ce personnage soit explosif. Il fallait qu'elle soit à 100% dans les situations et que ça aille très loin, sinon il y a moins de comédie et de drame. On a essayé de faire un truc drôle et touchant.

    Quand on voit les scènes fantasmées de la série, on vous imagine aisément en grande adepte de comédies romantiques...

    Effectivement ! Les comédies romantiques des années 1990-2000 m'ont beaucoup marquée. On sait très bien que ce n'est pas la vraie vie. C'est un pansement et ça fait du bien. Le personnage de Rachel se réfugie effectivement dans ces comédies romantiques. Et quand elle se sent affectivement mise en danger, elle se met à avoir ces visions où elle pense que ce qui lui arrive est vrai. Mais quand elle se réveille, rien ne s'est passé comme elle l'avait imaginé. C'est une catastrophe.

    Quelles ont été vos inspirations pour ces scènes en particulier ?

    La scène de l'ascenseur avec le voisin fantasme est clairement une référence à Coup de foudre à Notting Hill. Après, il y a évidemment Pretty Woman et plein d'autres. C'est vrai que ça fait du bien la comédie romantique.

    Peut-on espérer une saison 2 de Mère Indigne ?

    On croise les doigts. On espère que la série va être bien reçue et que France Télévisions nous donnera le feu vert pour l'écriture d'une deuxième saison. Nous on a déjà des pistes en tout cas.

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