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    Comment Clint Eastwood n'est pas devenu un has-been ? Tarantino a une théorie
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Le réalisateur Quentin Tarantino a une théorie sur comment Clint Eastwood a réussi à devenir une star hollywoodienne sans devenir ringard.

    Clint Eastwood aurait pu passer à côté de sa carrière ! C'est en tout cas la théorie de Quentin Tarantino, qui défend que l'acteur américain, également réalisateur de classiques comme Impitoyable ou Sur la route de Madison, doit sa carrière à une rencontre particulière, et pas Sergio Leone, comme l'on pourrait s'y attendre.

    Mystic River sur Netflix : tout simplement l'un des meilleurs films de Clint Eastwood

    L'Evadé d'Alcatraz
    L'Evadé d'Alcatraz
    De Don Siegel
    Avec Stephen Bradley (II), Clint Eastwood, Patrick McGoohan
    Sortie le 31 octobre 1979
    Voir sur Paramount+

    Dans son ouvrage Cinéma Spéculations, Tarantino aborde L'Evadé d'Alcatraz, avec Clint et réalisé par Don Siegel en insistant sur le fait que, si le film est plutôt réussi, il possède une dimension "méta" supplémentaire :

    L'Evadé d'Alcatraz Paramount Pictures
    L'Evadé d'Alcatraz
    Mais la véritable évasion, c'est Siegel qui la réussit en ne laissant pas tomber son pote Eastwood. La collaboration artistique entre la grande vedette et le grand réalisateur compte parmi les plus importantes de tous les temps. Cette collaboration tient en grande partie au fait que chacun des deux était infiniment redevable à l'autre.

    En effet, après avoir tourné Pour une poignée de dollars et Et pour quelques dollars de plus avec Sergio Leone en Italie, Clint Eastwood a souhaité retourner faire carrière dans son pays, les Etats-Unis. Avant cela, il accepte tout de même avant - avec une conséquente augmentation de salaire - de tourner Le Bon, la Brute et le Truand (1966).

    L'Inspecteur Harry Warner Bros.
    L'Inspecteur Harry

    A son retour en Amérique, le comédien tourne notamment Un shérif à New York (1968) avec un réalisateur de studio qu'il ne connaît pas, Don Siegel. La rencontre avec les deux hommes est fructueuse, car s'ensuit Sierra Torride (1970) et en 1971, le duo ne se quitte pas de l'année en tournant Les Proies et L'Inspecteur Harry (signés Siegel) et Un frisson dans la nuit (réalisé par Eastwood, dans lequel apparaît Siegel).

    L'Inspecteur Harry est un immense succès et la carrière d'Eastwood décolle et celle de Siegel est relancée. Ils ne se retrouveront que huit ans plus tard pour L'Evadé d'Alcatraz, qui marquera leur dernière collaboration. Tarantino écrit :

    L'Evadé d'Alcatraz Paramount Pictures
    L'Evadé d'Alcatraz

    "Avec Siegel, Eastwood a échappé au succès feu de paille du système des studios de Hollywood (il aurait pu au contraire rester en Italie comme Lee Van Cleef, par exemple, et enchaîner les films alimentaires au pays de la pasta)."

    "Avec Eastwood, Siegel s'est évadé de l'anonymat pour se hisser, relativement tard dans sa vie, tout en haut de la liste des cinéastes majeurs de Hollywood."

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