Il a plus de 140 films et séries à son actif, Morgan Freeman est passé une seule fois à la réalisation pour un projet intitulé Bopha !. En langue zulu, "Bopha" signifie "arrestation" et le sujet du film est éminemment politique. Il est actuellement disponible sur Paramount+.
Avez-vous vu ce film où Morgan Freeman joue un vampire végétarien ?
Micah Mangena (Danny Glover) est sergent dans la police d'Afrique du Sud et il soutient le pouvoir en place en plein Apartheid. Il est dans une situation explosive, et il ne le sait même pas. Mais la révolte qui gronde dans son pays va radicalement changer sa vie, car son propre fils, Zweli (Maynard Eziashi), fait partie des insoumis.
"Se battre pour la liberté commence au sein du foyer." Cette phrase qui accompagnait le film à sa sortie résume assez bien le principe de l'histoire, car c'est l'opposition entre Micah et Zweli, le père contre le fils, qui porte Bopha.
Le contexte général du pays à cette époque n'est pas prédominant, car ce qui intéresse Freeman, ce sont bien les rapports aggravés entre ses trois personnages principaux : le père, le fils et la mère, Rosie, jouée par Alfre Woodard.
Le film raconte avec efficacité la façon dont l'apartheid divise la famille Mangena, le tout agrémenté d'une réalisation assez inspirée pour un premier long métrage.
Durant le tournage au Zimbabwe, Morgan Freeman reçoit nombre de directives venues de Los Angeles et du studio Paramount, qui distribue le film dans les salles américaines. Malgré cette pression, le réalisateur tient le cap et sort Bopha sur les écrans US le 24 septembre 1993.
La critique est plutôt positive, trouvant le film "étonnamment puissant et perspicace" (Washington Post) et soulignant la prestation des comédiens, notamment Danny Glover. Malgré cela, Bopha est un échec cuisant : à peine 212 483 dollars rapportés sur le sol américain !
Morgan Freeman déclarera à propos de sa seule et unique expérience de metteur en scène en 2000 (via Roel Haanen) : "Je ne vais pas devenir réalisateur. Je l'ai fait, je suis satisfait de savoir que je peux le faire (...). Mais je suis trop paresseux pour mettre en scène. C'est une année de votre vie. Une année ! En un an, je peux faire (...) deux films et avoir six mois de vacances [rires] !"