Direction la montagne, ce lundi 13 novembre, pour le public de TF1, qui pourra découvrir Superpapa, un téléfilm de Noël inédit.
Dans cette comédie romantique réconfortante, Michaël Youn incarne Christophe, le personnage principal, un papa-poule très (trop) protecteur depuis la mort de son épouse, quatre ans auparavant. Jusqu’au jour où un étrange don lui tombe dessus : Christophe peut désormais entendre les pensées des ados, y compris celles de son fils. Christophe va alors très vite déchanter…
Pour AlloCiné, Michaël Youn a accepté de déchausser ses skis et de revenir sur le tournage de ce téléfilm pas comme les autres.
Allociné : Quels souvenirs gardez-vous du tournage ? Comment cela s’est passé notamment avec Jenifer et Gabriel Diefenthal, à qui vous donnez le plus la réplique dans Superpapa et avec qui vous jouiez pour la première fois ?
Michaël Youn : Je ne vais pas dire que c’était une parenthèse enchantée parce que cela voudrait dire que le reste de l’existence n’est pas agréable mais, se retrouver au ski, au moment où tout le monde commence à avoir de nouveau envie de partir en week-end, avec une bande d’ados extrêmement bruyante mais extrêmement sympathique, à manger de la raclette avec Ludovik, Virginie Hocq et Jenifer, franchement… C’était un moment extrêmement délicieux. Si toute mon année pouvait être comme ça, je ne ferais que ça, des tournages, des tournages et des tournages…
Et pourtant, c’était mal parti : la réalisatrice Sophie Boudre, la pauvre, a récupéré le projet trois semaines avant le début du tournage parce que le précédent réalisateur nous a planté. Mais finalement, le tournage et le téléfilm sont à son image, à la fois tendre, bienveillant et joyeux.
Le téléfilm s’intitule "Superpapa". Pour vous, un super papa, c’est quoi ?
Un super papa, ce serait un papa qui arriverait à se comporter et à accompagner son ou ses enfants en ne générant pas de frustration, de névrose ou de psychose. Mais ça n’existe pas un super papa. Freud disait : "Quoi que vous fassiez avec vos enfants, de toute façon, vous le ferez mal ". Et en effet, on ne peut pas élever un enfant sans créer, malheureusement, des frustrations. Quand on est présent, c’est trop, c’est étouffant. Quand on ne l’est pas assez, ça manque. Quoi qu’il arrive, que l’on soit quelqu’un d’hyper cool ou avec des principes, rien ne se passera jamais comme on l’aimerait.
Vous êtes parent de deux enfants, Seven, qui a 12 ans, et Stellar, qui en a 4. Comment faites-vous pour être le plus possible un super papa avec eux ?
J’essaie d’être un papa hyper cool mais je m’aperçois que je reste avant tout le fils de mes parents, c’est-à-dire qu’il y a des choses qui me rendent hystériques, comme, par exemple, quand ma fille ne fait pas ses devoirs ou qu’elle perd ses affaires. A son âge, c’est difficile, de temps en temps, de ne pas se mettre à crier parce qu’on est fatigué et qu’on se rend compte qu’on ne consacre pas assez de temps à ses enfants, alors on voudrait que tout aille plus vite pour qu’on puisse davantage profiter les uns des autres…
A la télévision, on vous a vu, ces dernières années, incarner à plusieurs reprises une figure paternelle pour une fiction, que ce soit dans Fugueuse : prostituée par amour, Le jour où j’ai brûlé mon cœur, ou encore Les bracelets rouges...
C’est vrai ! C’est fou d’ailleurs parce que j’ai – ou plutôt j’avais – l’image d’un "enfant terrible", d’un adulescent un peu turbulent. Je crois que je dois dégager quelque chose d’empathique. Il doit y avoir quelque chose de tendre dans mon regard qui fait qu’on a envie de m’associer avec des enfants ou des ados plus qu’avec d’autres collègues. En tout cas, j’en suis ravi !
Yves Mayet, 3ème oeil, TF1
Pour vous, le père est un type de personnage particulièrement intéressant à jouer ?
Ah, c’est riche, oui ! Déjà, être père donne de la profondeur à l’existence, donc ça donne forcément aussi de la profondeur au jeu. Par exemple, je me posais beaucoup de questions quand on tournait le film BDE. Je me disais que jouer un gars de 45 ans qui n’a pas d’enfant dans sa vie, ce n’est pas anodin, il y a forcément une explication. Soit tu n’as pas pu en avoir, soit tu n’en as pas voulu. Mais dans l’écriture et l’interprétation du personnage, tu ne peux pas faire comme si la vie avait été faite ainsi et que d’un seul coup, à 45 ans, tu commences à te poser la question.
Les téléfilms de Noël qui inondent, chaque année, nos écrans sont essentiellement américains. Superpapa est, à l’inverse, l’une des rares productions françaises de ce genre. Que peut-on apporter, à votre avis, à ce genre de fiction très formatée et qui a fait ses preuves ?
Je pense qu’on n’a pas peur d’aborder des sujets un petit peu plus âpres que d’habitude dans les téléfilms de Noël et d’aller chercher une plus grande originalité dans le script. Par exemple, dans Superpapa, on traite l’aspect " comédie romantique " classique des téléfilms de Noël en arrière-plan et non au premier plan, pour privilégier l’histoire de ce père qui entend les pensées des ados. C’est même plutôt une comédie sur la crise d’adolescence. Même si ces ados ne se piquent pas ou ne vont pas brûler des abribus, on sent que des choses les travaillent, qu’ils ne sont pas bien, ou pas compris.
Au final, l'emballage reste le même, et c’est tant mieux puisque les personnes cherchent cette douceur, cette tendresse, cette bienveillance dans les téléfilms de Noël, mais le cadeau à l’intérieur est différent de ce qu’elles ont l’habitude de voir dans ce genre de téléfilm.
Comme, dans Superpapa, votre personnage est capable de lire dans les pensées des autres, est-ce que vous saurez lire dans les nôtres pour connaître votre dernière question ?
J’ai l’impression que votre dernière question va être : " Si vous pouviez lire dans nos pensées, quelle serait notre dernière question ? ". [Rires]
Vous êtes fort… ! Alors, comme on ne savait pas s’il s’agissait d’un rôle de composition, on avait quand même prévu, au cas où, une autre question...
Ah ! [Rires] Je vous écoute dans ce cas !
Est-ce que vous savez d’ores et déjà où nous pourrons vous retrouver après Superpapa ?
Oui, dans plein de choses ! Sur Amazon Prime Vidéo, avec la suite du film BDE, et peut-être aussi dans un film, une comédie d’action, avec Jean-Claude Van-Damme – ce n’est pas encore signé –. Sur TF1, avec une série policière [Flashback, comme nos consœurs de Télé-Loisirs l’ont révélé il y a quelques jours]. Au cinéma, dans un film de Nicolas Vanier sur la fin du monde [C’est le monde à l’envers !, en salles en octobre 2024]. Et on me retrouvera également enfin avec la suite du film Fatal. J’ai mis quinze ans à trouver le titre de la suite mais depuis que je l’ai trouvé, je veux absolument tourner le film. Sur les différentes plateformes de streaming de musique, je serai de retour avec le nouvel album de Fatal Bazooka…
A qui il y a, d’ailleurs, un petit clin d’œil dans Superpapa !
Oui ! J’ai trouvé ça marrant ! Je n’étais pas présent sur le tournage ce jour-là. Les équipes m’ont contacté et m’ont demandé si elles pouvaient l’ajouter, j’ai dit oui, bien sûr.
Une année 2024 qui s’annonce riche sur le plan professionnel donc…
Oui, trop même ! Il va falloir que je me calme, pour Noël justement !
Propos recueillis à Paris, le 08 Novembre 2023.
