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    Monsieur le Maire : le village de Clovis Cornillac existe-t-il vraiment ?
    Laurent Schenck
    Laurent Schenck
    -Journaliste rédacteur base de données
    Passionné par les films qui traitent de la criminalité au sens large, Laurent Schenck travaille sur la base de données cinéma du site. Ses missions sont les suivantes : la rédaction de biographies et secrets de tournage, l'enrichissement de castings/fiches techniques et la revue de presse.

    A l'occasion de la sortie de "Monsieur, le Maire", voici cinq choses à savoir sur ce feel good movie rural et social porté par Clovis Cornillac et Eye Haïdara.

    De quoi ça parle ? Maire d’un petit village de montagne au pied du Mont-Blanc, Paul Barral se bat pour maintenir les commerces et préserver l’école d’une fermeture annoncée. Alors qu’il cherche désespérément comment attirer de nouvelles familles, l’arrivée de mères célibataires en situation difficile dont Joe-Lynn, chanteuse au franc-parler et ses deux enfants, va vite faire des étincelles dans ce village paisible.

    Non sans détermination, Monsieur Le Maire a peut-être trouvé là, une solution inédite pour ramener de la vie dans un territoire à l’abandon...

    Monsieur, le Maire
    Monsieur, le Maire
    Sortie : 1 novembre 2023 | 1h 42min
    De Karine Blanc, Michel Tavares
    Avec Clovis Cornillac, Eye Haïdara, Laurence Côte
    Presse
    2,3
    Spectateurs
    2,4
    Voir via MyCanal

    Où se déroule le film ?

    Le village de Monsieur, le Maire s’appelle Cordon. Il est situé dans les Alpes, à 12 km de Megève en Haute-Savoie, avec une vue imprenable sur le Mont Blanc. Les réalisateurs Karine Blanc et Michel Tavares confient : "On l’a simplement, un peu modifié pour qu’il paraisse moins développé et plus isolé qu’il ne l’est en réalité. Notre histoire aurait pu se passer dans n’importe quel village de France. Mais on tenait à la montagne d’abord parce que Michel et moi y sommes nés, et ensuite parce que ses paysages y sont très cinématographiques."

    "On a fait un long repérage dans les Alpes et on a eu un vrai coup de cœur pour Cordon. Pour sa situation géographique, mais aussi pour la gentillesse de ses habitants — certains font de la figuration dans le film — Quand on a décidé d’y tourner, nous sommes allés voir le maire pour lui demander l’autorisation d’utiliser le nom de son village. Il nous l’a accordée."

    Un duo à la réalisation

    Michel Tavares et Karine Blanc se sont rencontrés au cours Florent. Le premier écrivait des scénarios et la seconde des pièces de théâtre. "On a monté un premier spectacle ensemble sur un texte que j’avais écrit et dont Michel avait signé la mise en scène. Pendant le temps des représentations, nous avons écrit et envoyé notre premier scénario de Court-Métrage au Festival du Court-Métrage en Plein Air de Grenoble."

    "On a remporté le prix et dans la foulée, pour le produire, nous avons réalisé et créé notre société, Takami Productions. Depuis, on se consacre au cinéma, en alternant production, écriture, réalisation. Notre collaboration n’a plus jamais cessé", se rappelle la cinéaste.

    Eye Haïdara et Clovis Cornillac Claire Nicole
    Eye Haïdara et Clovis Cornillac

    Naissance du projet

    Pour Monsieur, le Maire, Karine Blanc et Michel Tavares sont partis d’un désir, celui de parler à l’enfant qu'ils ont été. "On s’est rendu compte avec Karine, que nos enfances avaient de nombreuses similitudes : dans la ruralité, avec de grands rêves, mais très loin du monde du cinéma. La chance a voulu que le producteur Yves Marmion, avec lequel Karine et moi avions déjà travaillé, vienne nous proposer de raconter le quotidien d’un maire de village."

    "Il se trouve que nous avions tous les deux déjà planché sur le sujet et qu’on avait tourné autour de la problématique de la désertification des territoires ruraux. Au cours de nos recherches, on était tombés sur une histoire qui nous avait touchés, celle du maire de l’Hospitalet-près-l'Andorre qui avait revivifié son village en ouvrant un foyer pour femmes en difficultés", confie le metteur en scène.

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    Qui pour Paul et Joe-Lynn ?

    Pour jouer Paul, Karine Blanc et Michel Tavares voulaient un acteur à la fois terrien et ancré, dégageant beaucoup d’humanité. "On a tout de suite pensé à Clovis, qui réunit ces deux qualités particulières et qui vient, comme nous, du théâtre", se rappellent-ils. L'acteur explique quant à lui :

    "Au-delà de la subtilité avec laquelle le scénario croisait le portrait d’un maire d’une petite commune et celui d’une mère en difficulté, il passait en revue toutes sortes de problèmes de société, dont celui de la survie des villages isolés et celui des femmes battues contraintes de quitter le domicile conjugal."

    "On était en plein dans ce qu’on appelle la politique de proximité, une politique dont on parle assez peu, et dont par conséquent, beaucoup de gens ont une opinion erronée Ce scénario montrait qu’il est possible de parler du « vivre ensemble », sans qu’il ne soit à aucun moment un prétexte à fourguer, au passage, une leçon de morale."

    Au sujet de la comédienne Eye Haïdara, révélée par son personnage au caractère énergique dans la lucrative comédie Le Sens de la fête (2017), les cinéastes précisent : "Elle, aussi, vient du théâtre. Comme Clovis, elle a un jeu très incarné. On l’avait vu dans En Thérapie et dans Le Sens de la fête où elle nous avait épatés par son tempérament et transmis beaucoup d’émotion."

    "Eye a beaucoup travaillé. Elle ne savait ni danser, ni chanter, et elle avait peu de temps pour apprendre. Elle a relevé le challenge de façon brillante. C’est une actrice très à l’écoute et très agréable. A la fois instinctive et rigoureuse."

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    Se documenter sur les maires de villages

    Le personnage de Paul est le résultat d’un gros travail de recherche que Karine Blanc et Michel Tavares ont fait sur des maires d’agglomérations rurales. Les réalisateurs en ont rencontré quelques-uns, et ont également visionné de nombreux documentaires et lu pas mal de témoignages : "On s’est également beaucoup inspiré de nos familles, des gens avec qui on a grandi. J’avoue que la générosité de Paul, sa ténacité et son pragmatisme doivent beaucoup à mon père, qui était entrepreneur."

    "Un maire de village n’a rien à voir avec celui d’une grande ville. N’étant pas autant secondé, il doit prendre en charge personnellement les problèmes individuels et collectifs de ses administrés : ça va de leurs problèmes sociaux et financiers à la gestion de leurs querelles de couple ou de voisinage, en passant par les accidents de la route et même les suicides. Il engage pénalement sa responsabilité, et il est chargé de remplir, au nom de l’Etat, certaines fonctions administratives et judiciaires."

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