Hollywood sait surfer sur les succès au box-office comme personne ! Donc quand Jurassic Park, qui fête ses 30 ans cette année, a été un carton total, les studios se sont lancés à bras raccourcis dans le genre "action-aventure", et cela a entre autres donné naissance à Congo, troisième long métrage de Frank Marshall, après Arachnophobie et Les Survivants, mais contrairement au film de Spielberg, il est relativement oublié !
L'histoire est celle du primatologue Elliott (Dylan Walsh), ramenant la gorille Amy dans sa jungle natale, accompagné du Dr Karen Ross (Laura Linney), ancienne de la CIA qui compte y retrouver son ex-fiancé disparu, un chef mercenaire (Ernie Hudson) et un philanthrope (Tim Curry). A votre avis, qui possède un secret ?! Bien sûr, l'expédition va virer au cauchemar lorsque les gorilles locaux vont se montrer redoutablement agressifs.
Rappelons que le réalisateur Frank Marshall est avant tout un producteur, cofondateur avec sa femme Kathleen Kennedy et Steven Spielberg de Amblin Entertainment (1980) et il a notamment financé Les Aventuriers de l'Arche perdue. En 1992, il a créé The Kennedy/Marshall Company, qui sert notamment à produire Congo.
Michael Crichton, auteur du roman Jurassic Park et du roman Congo, était pressenti pour écrire le film dès la fin des années 70, avant de se désister en apprenant qu'Amy serait jouée par un faux gorille.
Problèmes au tournage...
Initialement, Marshall cherche à utiliser la technologie numérique employée dans Jurassic Park afin de créer les gorilles du film mais, se rendant compte qu'il est à l'époque très compliqué de créer des poils de façon crédible, il renonce et choisit plutôt de recourir à des costumes.
Sauf que sur le tournage, le décor de la caverne de pierre rouge des gorilles, eux-mêmes gris clair, pose souci : il ne permettent pas de mettre en valeur les costumes des bêtes, au grand désarroi de Stan Winston, superviseur des effets spéciaux et réalisateur de la second équipe, qui ne peut les éclairer comme il le souhaiterait afin de mieux cacher qu'il s'agit d'acteurs dans une combi !
On retrouve dans Congo beaucoup d'éléments de Jurassic Park, comme les créatures hostiles et menaçantes, une doctoresse qu'au départ personne ne prend au sérieux, la présence de technologies impressionnantes (Amy peut dialoguer avec les humains car son langage des signes est oralement traduit par une machine), et on retrouve d'ailleurs les mêmes "plans d'ordinateurs" que dans Jurassic Park (dont un cache d'ailleurs un sacré détail caché !), qui semblent aujourd'hui tout droit sortis d'un jeu vidéo FMV :
On retrouve également un sidekick caustique interprété par Grant Heslov, une scène d'attaque de nuit, une séquence sous la pluie, mais sans le sens de la mise en scène de Spielberg et sans la morale incontestable du film de 1993.
...mais un succès !
Malgré son budget dodu de 50 millions de dollars (à peine 13 de moins que Jurassic Park, alors qu'il compte bien moins d'effets spéciaux numériques), Congo est un succès au box-office avec 152 millions rapportés dans le monde. Un résultat mérité pour le divertissement qu'il propose, mais à titre de comparaison, il fait bien moins que son modèle rempli de dinosaures, qui en avait rapporté 978 ! Connaissez-vous d'ailleurs tous les créatures d'Isla Nublar ? Testez-vous sur notre quiz spécial dino de Jurassic Park !
Peut-être est-ce à cause de son casting très "années 90", de son manque d'ampleur visuelle ou d'une menace moins impressionnante et inédite que les dinosaures, mais Congo est aujourd'hui assez oublié du grand public. Il reste cependant une façon simple et légale de le revoir ou de le découvrir, puisqu'il est actuellement hébergé sur Paramount+.