L’équation du bonheur peut-elle être résolue ?
Brillante élève normalienne, Marguerite (Ella Rumpf) travaille depuis trois ans sur la complexe conjecture de Goldbach, qu’elle décortique dans sa thèse avec l’aide de son mentor (Jean-Pierre Darroussin). Marginale, la jeune femme entretient des relations sociales très limitées, arpente le campus en chaussons et ne vit que pour sa passion : les mathématiques.
Lorsqu’elle découvre qu’une erreur invalide tout son raisonnement, son monde s’effondre et elle baisse les bras. C’est le début d’une nouvelle vie, “comme les autres”. Mais pour cette scientifique passionnée, le résultat d’une vie sans mathématiques peut-il être positif ?
Un récit initiatique anti-science-fiction
Dans nombre d’œuvres de fiction, la science fait office de toile de fond vague et impénétrable servant à justifier les moindres extravagances scénaristiques. Mais loin de ces clichés, Le Théorème de Marguerite fait des mathématiques une part essentielle de son intrigue. Si elles servent avant tout de motivation et de facteur de développement à son personnage principal, incarné à merveille par Ella Rumpf, la réalisatrice Anna Novion souhaitait s’approcher le plus possible de la réalité scientifique.
“Comment rendre organiques ces mathématiques auxquelles personne ne comprend rien ? s’est-elle demandé lors du processus d’écriture. Il fallait que j’épouse la passion et l’engagement qui animent Marguerite [...]. Ces écritures sont comme des hiéroglyphes, elles sont fascinantes à regarder, il y a de la beauté dans cette abstraction.
Les équations que l’on voit dans le film sont toutes authentiques, c’est Ariane Mézard qui s’y est engagée. La conjecture de Goldbach, que veut prouver Marguerite, est un problème qui n’a pas encore été résolu.”
Pour évoquer cette réalité scientifique de la manière la plus cohérente et réaliste, il fallait donc que les interprètes soient imprégnés de savoirs mathématiques, à la manière de véritables chercheurs. Afin de se préparer au mieux, Ella Rumpf et Jean-Pierre Darroussin (qui incarne son directeur de thèse), ont suivi les enseignements d’Ariane Mézard, brillante mathématicienne française et conseillère tout au long du film.
“Ella (Rumpf) était volontaire et partageait avec Anna et moi l’envie de mettre en lumière des mathématiques exigeantes quitte à se confronter aux travaux de médailles Fields [...], raconte la chercheuse. La magie a opéré, en trois mois, j’ai vu Ella se métamorphoser. Elle a intégré l’ENS, au milieu de ses compagnons de route, les autres doctorants [...] qui n’étaient pas là pour jouer.”
La préparation de Jean-Pierre Darroussin a quant à elle duré un mois complet, pendant lequel l’acteur a pu longuement observer le quotidien des normaliens, des cours de topologie algébrique à la vie étudiante de la cafétéria.
Mais le secret de ces longues recherches menées par Ariane Mézard pour élaborer les réflexions mathématiques de Marguerite, c’est qu’elles ont permis d’aboutir à de véritables avancées scientifiques. La conjecture de Goldbach, étudiée par la mathématicienne comme jamais auparavant, a été décryptée à un niveau absolument inédit.
“Ce qui est fou, s’étonne Anna Novion, c’est qu’Ariane a fait de vraies avancées sur le sujet en amont du tournage. Les mathématiciens qui, dans le futur, voudront démontrer Goldbach pourront voir le film et y trouver des éléments clés !”
Récit initiatique d’une jeune femme passionnée, Le Théorème de Marguerite vous entraîne dans une quête de vérité universelle et intime à la fois, aux confins des sciences et de l’âme humaine. À découvrir dès maintenant au cinéma.