Dans la jungle des documentaires pullulant sur Netflix, le meilleur côtoie le nettement moins bon. Dans cette perspective, Cowspiracy : le secret de la durabilité fait incontestablement partie du haut du panier, avec une moyenne spectateurs de 4,3 étoiles sur 5. Difficile de leur donner tort, tant la mise en perspective offerte est à la fois passionnante et glaçante. Et le tout en moins d'1h30.
Sorti en 2014 et financé grâce à une levée de fonds effectuée par Crowdfunding, Cowspiracy : le secret de la durabilité est un passionnant film documentaire réalisé par Kip Andersen et Keegan Kuhn. Il montre l'impact de l'agriculture animale sur l'environnement, et interroge les positions des associations environnementales sur cette question.
Selon certaines d'entre elles, dont Greenpeace, qui témoigne d'ailleurs dans le documentaire, l’élevage industriel constitue une menace en pleine expansion. Car si l’élevage peut être une solution pour lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité, il est une véritable catastrophe lorsqu’il est pratiqué de façon industrielle.
Émissions massives de gaz à effet de serre, pollution des eaux et des sols, déforestation pour la culture du soja à destination des animaux d’élevage (en Amazonie, 63% de la déforestation est due à l'élevage), destruction du monde paysan, crises sanitaires, algues vertes, course effrénée vers les prix les plus bas sans rémunérer les agriculteurs… Ce ne sont pas les arguments, absolument dramatiques et ravageurs, qui manquent. Les chiffres, étayés, sont d'ailleurs compilés sur ce site bâti autour du documentaire Cowspiracy.
En avril 2021, un collectif d’élus et de représentants d’associations publiaient à ce sujet une tribune dans le journal Le Monde, expliquant que l'élevage intensif était largement devenu "une impasse environnementale, économique, sanitaire et sociale", et qu'il était "vital d'accélérer la transition vers un modèle d'élevage durable". En France, 8 animaux sur 10 proviennent d'un élevage intensif...
Et lorsqu'on lit les récentes considérations du Ministère de l'Agriculture, datées de septembre 2023, qui promeut la production de masse pour résister aux importations à bas coût, on se dit que le combat est encore loin d'être gagné...