En 1997, il n'y a pas que Batman qui a touché le fond au cinéma. Car c'est aussi l'année où Spawn, certes moins connu du grand public, s'est aventuré sur grand écran pour la première et dernière fois de sa carrière.
Mis en scène par Mark A.Z. Dippé, qui avait travaillé sur les effets spéciaux d'Abyss et Terminator 2, le long métrage offre au super-héros ultra violent un faux départ de compétition.
Car malgré un box-office mondial s'élevant à 87,8 millions de dollars (pour un budget de 40), le résultat reste considéré comme l'un des pires films du genre. L'un des plus moches aussi.
Batman s'est depuis relevé grâce à Christopher Nolan, Zack Snyder et Matt Reeves, et les super-héros sont devenus les rois du box-office, même si Barbie et Oppenheimer ont récemment contesté leur suprématie.
Et c'est tout naturellement que Spawn veut profiter de ce renouveau, avec un projet qui peine à se lancer réellement depuis plusieurs années.
En mai 2018, Jamie Foxx est pourtant confirmé au casting, dans le rôle de ce mercenaire tué dans une explosion, qui passe un pacte avec le seigneur des ténèbres afin de revoir sa femme, et devient le guerrier infernal Spawn.
Mais le créateur du comic book Todd McFarlane a fini par abandonner les commandes du projet qu'il devait lui-même réaliser, alors que l'acteur se remet de récents problèmes de santé.
Comme son personnage principal, le film n'est toutefois pas enterré. Spécialisé dans l'horreur, Blumhouse en détient les droits pour faire ses débuts dans le registre super-héroïque. Et le studio compte bien marquer les esprits : "Oui, nous allons bien appliquer la patte Blumhouse [à Spawn]", a déclaré le producteur Jason Blum au Comic Con de New York.
"Ce sera sombre et original par rapport aux autres films de super-héros. Vous aurez vraiment l'impression de voir la version Blumhouse d'un film de super-héros." Discours promo de la part d'un producteur qui, évidemment, va prêcher pour sa paroisse ? Ou Jason Blum nous réserve-t-il une belle surprise ?
Au vu du matériau de base, Spawn peut se ranger du côté des longs métrages les plus sombres et violents du genre, si la fidélité est de mise. Et sortir du carcan narratif habituel. Il va toutefois falloir être patients avant d'en avoir le cœur net.