Sorti en 2017 et un des gros cartons de l'année au Box Office international avec plus de 823 millions de dollars de recettes, le Wonder Woman signé par Patty Jenkins a largement permis à son interprète principale, Gal Gadot, de voir sa carrière définitivement mise sur orbite.
Écrit par Allan Heinberg, Zack Snyder et Geoff Johns, le film traite de l'arrivée de la guerrière amazone dans le monde des Hommes au cours de la Première Guerre mondiale, pour sauver les populations des manipulations du dieu grec de la guerre, Arès.
Presque tous les personnages apparaissant dans Wonder Woman sont basés sur ceux qui sont apparus à l'origine dans les comics DC. Mais il existe une exception notable : le général Erich Ludendorff, incarné dans le film par Danny Huston. Il ne s’agit pas d’une création issue du comics, mais d’une personne réelle, figure éminente de l’armée allemande lors de la Première Guerre mondiale.
Dans le film, le général Erich Wilhelm Ludendorff, officier de l'armée impériale allemande, est l'employeur de la scientifique Isabelle Maru, alias le Dr Poison, chimiste d'origine espagnole créant des gaz mortels que même les masques à gaz ne peuvent pas filtrer. Ludendorff est le principal antagoniste de Wonder Woman, puisque c'est lui qui est persuadé d'être le dieu de la guerre que la super-héroïne affronte. Et sur lequel elle finit par triompher, en l'achevant grâce à la foudre.
Loin de cette fin super-héroïque et 100% fictionnelle, l'authentique général Ludendorff a effectivement joué un rôle majeur dans la guerre de 14-18, puisqu'il a exercé les fonctions de général en chef des armées allemandes de 1916 à 1918.
Inséparable du général Von Hidenburg, ils deviennent peu à peu les véritables décideurs de l’Allemagne après que ce dernier fut nommé chef suprême de l’armée allemande en remplacement de Falkenhayn, limogé en août 1916.
Apôtre de la guerre totale contre la Grande-Bretagne en utilisant la flotte sous-marine à outrance, Ludendorff fut l'un des principaux artisans du Traité de Brest-Litovsk signé en 1917 avec la Russie, alors en pleine révolution Bolchévique, lui permettant ainsi de rapatrier à l'Ouest les divisions allemandes pour tenter d'en finir avec la France et ses alliés.
Après la guerre, il soutiendra le mouvement national-socialiste, jusqu'au fameux putsch de la brasserie orchestré par Adolf Hitler à Munich et qui tourna au fiasco, en novembre 1923. Si Hitler fut condamné à trois ans de détention à la forteresse de Landsberg, Ludendorff fut acquitté faute de preuves et en raison de ses états de service durant la guerre de 14-18.
Elu député au sein du groupe nationaliste au Reichstag entre 1924 et 1928, il se retira de la vie politique cette année-là. De quoi se consacrer surtout au mouvement néopaïen qu'il avait fondé avec sa femme en 1925. Sa brouille avec Hitler n'empêchera pas ce dernier, chancelier d'Allemagne depuis 1933, de lui attribuer des funérailles nationales lorsqu'il décèdera en décembre 1937, à l'âge de 72 ans.