Personne ne s'attendait à son annulation, et c'est donc peu dire que l'annonce de son arrêt a été vécue comme un grand choc pour tous les fans de cette série sportive, diffusée aux Etats-Unis sur la chaîne câblée HBO et sur la plateforme Max.
Les meilleures séries ne sont pas forcément celles dont tout le monde parle. La preuve nous en a été une fois de plus donnée avec Winning Time, sous-titrée The Rise of the Lakers Dynasty, disponible en France sur Prime Video, via l’abonnement du Pass Warner.
Cette série biographique adaptée de l’ouvrage Showtime: Magic, Kareem, Riley, and the Los Angeles Lakers Dynasty of the 1980s de Jeff Pearlman retrace l’épopée en NBA des Lakers de Los Angeles au début des années 80.
En filigrane, le programme dresse un portrait réaliste de l’Amérique, et une critique des inégalités raciales dans une société privilégiant le succès individuel à celui du collectif. La série met également en scène la mue qui a vu les joueurs de NBA passer du statut de simples athlètes à celui de superstars médiatisées.
Un casting all-star
Portée par un casting haut de gamme, Winning Time met en scène John C. Reilly dans le rôle de Jerry Buss, un magnat de l’immobilier décidant de s’offrir à prix d’or l’équipe des Lakers. N’hésitant pas à investir toute sa fortune dans la réussite sportive de son équipe, ce dernier entend également transformer le basket en véritable divertissement populaire.
Pour concrétiser son ambition, Jerry Buss décide de miser sur un jeune talent brut, Earvin Johnson Jr., plus connu sous le surnom de Magic Johnson. Incarné par Quincy Isaiah, ce dernier est à la fois un prodige du basket, mais également un jeune homme qui compte profiter de tous les aspects de la belle vie qui s'offre à lui.
Sa personnalité extravertie s’oppose en tous points à celle de l’autre vedette de l’équipe, Kareem Abdul-Jabbar (Solomon Hughes). Ce joueur vétéran, meilleur marqueur de points de la NBA (record qu’il conservera jusqu’en février 2023, avant d’être détrôné par le roi LeBron James) est, quant à lui, une force tranquille, partageant son temps libre entre ses lectures, la pratique de l’Islam et sa passion pour le jazz.
Pour tirer le meilleur de Magic Johnson, il était primordial qu’un rival lui soit opposé, et quel meilleur adversaire pour un joueur de son talent que Larry Bird. Cet ailier originaire de l’Amérique profonde porte les couleurs des Boston Celtics, une équipe en grande partie soutenue par des supporters issus des classes populaires. Et donc totalement opposée aux Lakers, et leur image élitiste d’équipe hollywoodienne.
Au-delà des performances des Lakers sur le parquet, la série met également en scène d’iconiques dirigeants des Lakers. Ainsi, Adrien Brody prête ses traits à Pat Riley, un ancien joueur flirtant avec l’alcoolisme, qui se voit offrir par la force des choses l’opportunité de devenir assistant coach de Paul Westhead (Jason Segel) puis le poste d'entraîneur principal de l’équipe.
Dans une performance plus vraie que nature, Jason Clarke campe Jerry West, une icône de la NBA (dont le logo reprend d'ailleurs la silhouette) mais également un perdant magnifique, puisqu’il n’affiche qu’une seule victoire sur les neuf finales disputées en tant que joueur avec les Lakers.
Il voue ainsi une haine sans limite aux Celtics, et à leur non moins emblématique président Red Auerbach (Michael Chiklis).
Plusieurs personnages féminins occupent également des rôles de grande importance. A commencer par Claire Rothman (Gaby Hoffmann), femme de l'ombre mais néanmoins indispensable des Lakers, malheureusement mise en retrait dans la saison 2. Ou encore Jeanie Buss (Hadley Robinson), la fille de Jerry et actuelle présidente de l'équipe.
Un changement de politique inquiétant
Winning Time brise les codes traditionnels du biopic grâce à une esthétique alternant entre des scènes de fiction et des reconstitutions sous la forme de faux documentaire. A de multiples reprises, des personnages brisent le quatrième mur en s’adressant au public face à la caméra, tandis que des cartons livrent un regard ironique sur l’intrigue de la série.
Outre une brouille entre le réalisateur Adam McKay et son acteur fétiche Will Ferrell, la série a également été au centre de plusieurs polémiques. De nombreuses personnalités des Lakers se sont ainsi exprimées sur libertés prises par la série avec les faits réels, notamment Kareem Abdul-Jabbar, auteur d'un article assassin à l'encontre de la série.
Malheureusement, le programme ne se verra pas offrir la possibilité d’aller jusqu’au terme de son intrigue. La diffusion ce dimanche 17 septembre du septième épisode de la saison 2 de Winning Time a marqué la fin inattendue de la série.
Dans une série d’interviews accordées à nos confrères américains, les créateurs de la série ont confirmé que la fin de la série n'est pas celle prévue qui était prévue. En effet, le tout premier épisode du programme s’ouvrait par la révélation de la séropositivité de Magic Johnson, laissant donc présager que Winning Time aborderait plus frontalement l'après-carrière de ce dernier.
La série restera donc inachevée, ce malgré l’épilogue ajouté maladroitement à la fin de cet ultime épisode pour apporter un semblant de conclusion à l'intrigue.
Pour continuer à explorer les nombreuses histoires laissées en suspens, il faudra donc se rabattre sur les séries documentaires They Call Me Magic (AppleTV+) et Legacy – La véritable histoire des L.A. Lakers (Disney+).
De nombreux fans ont fait savoir leur mécontentement suite à l’annulation surprise de Winning Time, pourtant très appréciée du public (4,1/5 sur sa fiche AlloCiné). Certains internautes ont d’ailleurs exprimé leurs craintes que cette décision annonce un changement dans la politique de HBO, qui avait jusqu’alors toujours privilégié la qualité d’un programme à ses audiences...
Les deux saisons de Winning Time sont à retrouver dès à présent sur Prime Video, via l’abonnement du Pass Warner.
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