Dès ses premières minutes, Black Phone plonge le spectateur dans un univers qui lui paraît déjà familier : une banlieue américaine modeste, des adolescents qui rentrent de l’école, des avis de recherche placardés aux murs et un tueur au volant d’un camion qui enlève des innocents… Cela pourrait être le point de départ d’un roman de Stephen King et ce n’est pas un hasard.
Black Phone puise dans les codes du genre horrifique - avec une ambiance seventies - pour mieux les contourner par la suite. Coécrit et réalisé par Scott Derrickson (Sinister, Doctor Strange), le film s’intéresse au pire cauchemar de tous les parents : le kidnapping d’enfants. L’histoire suit Finney Shaw, un jeune garçon enlevé et enfermé dans un sous-sol insonorisé.
Au-dessus de lui, le tueur est à l’affût du moindre bruit. Mais un étrange téléphone fixé au mur va lui permettre d’entrer en contact avec les esprits d’anciennes victimes dans l’espoir de, peut-être, retrouver la liberté.
Produit par Blumhouse - société de production derrière les plus gros succès horrifiques de ces dernières années -, Black Phone est bien plus qu’un thriller au scénario déjà vu. En mêlant l’hyperréalisme au fantastique, il réussit à créer une sensation de malaise constant grâce à un sens du suspense bluffant et une mise en scène ingénieuse.
Netflix
Bien qu’il s’agisse ici d’une production purement hollywoodienne, le film surprend par sa noirceur, notamment dans sa façon d’aborder la maltraitance des enfants à l’écran - à savoir d’une manière frontale et sans équivoque. L’autre grand point fort, ce sont les personnages.
L’intrigue gravite autour de deux héros : Finney (Mason Thames), le garçon enlevé, et sa petite soeur, Gwen (Madelaine McGraw). On croit immédiatement à l’amour indéfectible qui les lie. Si les personnages d’enfants au cinéma ont tendance à agacer, c’est ici tout le contraire et plus que jamais le public ne désire qu’une chose : qu’ils s’en sortent.
Il faut dire que talent des deux acteurs y est pour quelque chose. Face à eux, dans la peau du tueur, on retrouve Ethan Hawke. La bonne idée de Black Phone est de ne jamais montrer son visage, toujours caché derrière différents masques. De quoi transformer un simple tueur en créature mythologique.
Black Phone est disponible sur Netflix.
