Actualité contrastée pour Barbie. D'un côté, le film de Greta Gerwig continue d'affoler les compteurs et s'apprête à devenir le leader du box-office 2023 dans le monde devant Super Mario Bros., alors qu'il vient de dépasser Harry Potter et les Reliques de la Mort - Partie 2, pour s'adjuger le titre de plus gros succès de l'Histoire de la Warner.
Mais de l'autre, le long métrage s'est vu frapper d'une nouvelle interdiction. Après le Liban, le Koweït et l'Algérie, c'est le Cameroun qui l'a banni de ses salles… où il était pourtant diffusé depuis un bon mois. Comme dans les pays mentionnés plus tôt, Barbie est accusé de faire la promotion de l'homosexualité, punie par la loi locale, ce qui lui vaut cette nouvelle censure.
"Nous interdisons tout film qui ne cadre pas avec nos valeurs. On censure tous les films dont les contenus ne sont pas appropriés pour nos jeunes", précise le professeur Faï Donatius Tangem, directeur de la cinématographie et des productions audiovisuelles au ministère des arts et de la culture, auprès du Monde Afrique.
A aucun moment, il n’y a aucune scène qui parle d'homosexualité, ni en dialogue, ni en action
"Le film Barbie a des contenus qui ne sont pas acceptables pour eux", poursuit-il en ajoutant que l'interdiction a été prononcée le 21 juillet par la Commission nationale de contrôle des films cinématographiques et des enregistrements sonores du ministère. "D’après la loi, la commission a soixante jours pour visionner, analyser et donner son avis (…) C’est aux exploitants de s’assurer du résultat. Ils ne l’ont pas fait."
"Barbie est sorti dans nos salles le 21 juillet après être passé en commission de censure qui ne nous a pas notifié son interdiction", rétorque, quant à lui, Pierre Junior Ebollo, directeur du cinéma Eden à Douala, capitale économique du pays.
"Ce film ne fait pas la promotion de l’homosexualité. A aucun moment, il n’y a aucune scène qui parle de ça, ni en dialogue, ni en action. Ce film est passé à plusieurs reprises devant des parents et leurs enfants. Aucun parent n’est sorti de la salle se plaindre."
Selon Le Monde, ce retrait pourrait s'accompagner de lourdes amendes pour certains exploitants : "L’interdiction qui a été finalement donnée est antidatée", affirme Pierre Junior Ebollo. "On veut nous faire porter le chapeau et je ne l’accepte pas. A aucun moment, les personnes qui sont venues visionner le film n’ont fait mention que ce film ne doit pas être joué."