Vous avez sans doute déjà été mal à l'aise devant un film qui cherchait à vous faire ressentir ce type d'émotions, mais il est possible que vous n'ayez jamais expérimenté le film autrichien intitulé Schizophrenia, souvent décrit comme l'un des plus dérangeants de tous les temps.
L'histoire est la suivante : à peine sorti d'une longue peine de prison pour meurtre avec préméditation, un psychopathe part immédiatement en quête de sa prochaine victime. Après une première tentative infructueuse sur une automobiliste et une occasion manquée dans une station-service, il choisit une maison dans laquelle une vieille dame vit avec un homme handicapé mental et moteur et ses deux enfants.
Le film est sorti interdit aux moins de 16 ans avec un avertissement : "Certaines scènes de ce film peuvent heurter gravement la sensibilité des spectateurs même adultes."
Là où Schizophrenia se distingue d'autres histoires de serial killer, c'est dans ses dialogues à peine audibles. Seule la voix-off du tueur accompagne le spectateur. En pleine introspection, passant en revue les événements de sa triste vie, ce "psychopathe" - il n'est jamais nommé - nous informe sur son passé tragique.
Nous sommes à l'écoute du tueur, tout en étant spectateurs de sa violence inouïe. La caméra amplifie cette sensation en optant très souvent pour des plans en plongée, comme si nous observions ses agissements de haut, comme détachés. Le malaise du film repose en grande partie sur cet élément, et le fait que l'on peut se surprendre à ressentir de l'empathie envers un type qui est en train de massacrer une famille sous nos yeux.
Bien mené jusqu'au bout, Schizophrenia mérite sa place parmi les meilleures productions consacrées à des tueurs en série. Actuellement absent des plateformes et on peut comprendre pourquoi, le long métrage de Gerald Kargl mériterait de pouvoir être (re)découvert par un large public. Mais attention, film dérangeant !