Depuis l'annonce du décès de William Friedkin ce lundi, à l'âge de 87 ans, de très nombreux hommages sont venus saluer l'immense cinéaste qu'il fut. De Francis Ford Coppola à Guillermo del Toro qui pleure la "perte d'un des dieux du cinéma", Eli Roth, John Carpenter, Kiefer Sutherland, l'Académie des Oscars, pour n'en citer qu'une toute petite poignée, tous honorent la mémoire d'un maître.
De L'Exorciste à Police Fédérale Los Angeles et au-delà, le cinéaste a marqué de son empreinte le cinéma des années 70-80, en amenant entre autres l'horreur jusque dans l'antre des Oscars avec son film signature, L'Exorciste. Près de 50 ans après sa sortie dans nos salles, le film reste plus que jamais un monument de terreur brute.
"Mon ami Bill Friedkin était un original ; intelligent, cultivé, intrépide et extrêmement talentueux" déclarait hier Ellen Burstyn, qui jouait dans le film et grâce auquel elle avait obtenu sa seconde citation à l'Oscar. "Sur le plateau, il savait ce qu'il voulait, faisait n'importe quoi pour l'obtenir et était capable de lâcher prise s'il voyait quelque chose de mieux se produire. C'était sans aucun doute un génie".
Un hommage auquel il faut aujourd'hui adjoindre celui de Linda Blair, qui incarnait à 13 ans Regan, la jeune fille possédée. La comédienne s'est fendu d'un long post sur son compte Instagram. "Comment mettre des mots sur la personne qui a changé votre vie pour toujours, ainsi que le monde ?" s'interroge-t-elle à propos de celui qu'elle qualifie tout à la fois de "réalisateur, ami et protecteur".
"Chaque acteur voulait travailler avec lui et peut-être que mon histoire est la plus poignante. [...]" souligne-t-elle, rappelant combien il l'avait aidée à faire face à la pression après l'énorme succès du film. "Il m'a farouchement protégée des foules exaspérantes qui ont dressé leur tête laide le jour de la sortie du film.
Il a compris mon besoin de rester ancrée dans la nature, mon amour pour les animaux, et m'a donné mon premier cheval qui avait remporté un prix, que j'ai nommé "Meilleur réalisateur" en son honneur. Il a soutenu mon amour continu pour les animaux et ma fondation Linda Blair Worldheart, pour changer le monde pour les animaux.
Je suis profondément redevable à William Friedkin et attristée par sa perte. Plus que tout autre cinéaste, il a changé à la fois la façon dont les réalisateurs abordaient les films d'horreur et aussi la perception des films d'horreur dans la culture au sens large. Nous sommes profondément attristés d'apprendre son décès et intensément reconnaissants pour l'ensemble de l'œuvre qu'il a laissée derrière lui".