Alors que son émission est dangereusement menacée par des audiences en chute libre, le journaliste Dan Geraldo n'a d'autre choix que d'accepter un nouveau reportage en Amérique du Sud, sur les traces du peuple Paya qui vit en pleine forêt palombienne. En arrivant sur place, il fait la connaissance de son guide, un magouilleur local appelé Pablito Camaron, et criblé de dettes.
Ce dernier prétend pourtant pouvoir mener Geraldo jusqu'aux indigènes qu'il recherche, et même sur les traces d'un animal légendaire, réputé imaginaire mais bien réel : le fameux Marsupilami.
Au même moment, l'espiègle petit animal est aussi la cible d'un autre protagoniste : le botaniste quinquagénaire Hermoso espère en effet utiliser les orchidées récoltées par le Marsupilami pour concocter un filtre de jouvence, et retrouver sa prime jeunesse.
Disons-le sans détour, s'il s'agissait de comparer les adaptations de bandes dessinée dans la carrière d'Alain Chabat, c'est à Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre que reviendrait indéniablement la Palme. Mais au moment même où le cinéaste français nous prépare de nouvelles aventures gauloises (avec la future série Netflix Le Combat des Chefs), pourquoi ne quitterions-nous pas exceptionnellement l'univers de Goscinny et d'Uderzo pour aller visiter celui de Franquin ?
Moins connu du grand public mais tout aussi précieux aux yeux d'Alain Chabat, le monde dans lequel évolue le Marsupilami (ainsi que Spirou et Fantasio ou encore Gaston Lagaffe), a désormais donné lieu à plusieurs adaptations en prises de vues réelles.
En 2012, c'était à Chabat que revenait l'honneur d'ouvrir le bal avec un film qui respirait l'amour du cinéaste pour l'oeuvre de Franquin, tout en proposant aux fans une aventure totalement inédite, empreinte de l'esprit des Nuls.
A l'instar de Mission Cléopâtre ou de La Cité de la Peur, Sur la piste du Marsupilami (disponible sur Netflix) est donc un véritable champ de mines de gags, et nous décoche une vanne toutes les trois secondes environ, sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle.
Porté par un humour absurde et inattendu, le film sait s'appuyer sur son très bon casting : l'efficace duo formé par Alain Chabat et Jamel Debouzze, qui n'avaient pas vraiment eu l'occasion de se donner la réplique dans Astérix, un Fred Testot excellent en méchant scientifique, et un Lambert Wilson comme vous ne l'avez encore jamais vu, dans le costume d'un dictateur fan de Céline Dion.
N'oublions pas non plus le Marsupilami lui-même, très joliment réalisé en images de synthèse, et tout aussi mignon que dans la BD (qui devrait d'ailleurs bientôt être adaptée de nouveau par Philippe Lacheau).
Sans atteindre le niveau de Mission Cléopâtre, ce film sorti une dizaine d'années plus tard vous permettra en tout cas de passer un moment agréable entre amis ou en famille, et peut-être de découvrir un nouvel univers. Si l'aventure vous a plu, on vous conseillera d'ailleurs de la prolonger en lisant notamment la collection des Spirou et Fantasio, et plus particulièrement l'album Spirou et les héritiers, dans lequel le Marsupilami apparaît pour la toute première fois.
(Re)découvrez les faux raccords dans les films d'Alain Chabat...