En 46 ans de carrière, Sir Ridley Scott s'est imposé comme un très grand réalisateur, même avec une filmographie en dents de scie. Peu de cinéastes peuvent s'enorgueillir d'avoir réalisé en l'espace de trois ans à peine deux chefs-d'œuvre de l'Histoire du cinéma : Alien, en 1979, et Blade Runner, en 1982.
C'est peu dire que l'annonce de la mise en chantier d'une suite à Blade Runner, film séminal de la SF, était accueillie de prime abord avec des fourches par les fans. Quel intérêt de donner une suite à une œuvre déjà parfaite, dont on n'a pas encore fini d'épuiser toutes les richesses ?
C'était pourtant un pari relevé par Denis Villeneuve avec Blade Runner 2049, qui brassait avec intelligence le glorieux héritage de son aîné sorti 35 ans plus tôt. Hélas, le film fut un douloureux échec au box office.
En 2014, alors qu'il était en promotion pour son péplum Exodus : Gods and Kings, Scott avait confié à Variety qu'il ne réaliserait pas la suite de Blade Runner, sans s'appesantir vraiment sur les raisons.
Il insistait toutefois sur sa forte implication dans ce film en devenir, et encore sans réalisateur aux commandes. Déjà sur le scénario, qu'il avait développé avec Hampton Fancher, scénariste sur le premier film, mais aussi en tant que producteur délégué.
Dans le numéro du magazine Empire à paraître en septembre où il évoque son prochain film Napoléon, Scott révèle qu'il a en réalité été forcé de choisir entre réaliser Blade Runner 2049 et Alien : Covenant parce que les deux films entraient en production en même temps.
"Je n'aurais pas dû prendre cette décision, mais j'y ai été obligé. J'aurais dû réaliser Blade Runner 2", pointant du doigt les executives de Warner qui avaient verrouillé une fenêtre de sortie de la suite de Blade Runner, l'empêchant de revenir aux manettes. Les deux films sortiront d'ailleurs à cinq mois d'intervalle, Alien Covenant en mai 2017 et Blade Runner 2049 en octobre.
Non seulement la suite de Blade Runner n'a même pas rapporté 100 millions de dollars au box office américain et a même fait perdre 80 millions $ à la société productrice du film qui détenait les droits, Alcon Entertainment, mais Alien Covenant a lui aussi été durement sanctionné au box office, avec à peine 240 millions $ au compteur.
Vous n'êtes d'ailleurs pas très tendre avec le film, si l'on en juge la note spectateurs qu'il obtient. S'il n'est pas selon vous le pire film de la filmographie de Ridley Scott (c'est Cartel), il est avec une moyenne de 2,79 / 5 le plus mauvais film de SF du maître.