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    Un Si Grand Soleil : "Ça risque de faire mal"... Les révélations d'Hubert Benhamdine sur l'avenir de Christophe
    Jennifer Radier
    Jennifer Radier
    -Journaliste séries
    Chaque soir elle voyage entre Sète, Calvières et Montpellier depuis son canapé. Demain nous appartient, Ici tout commence et Un si grand soleil n’ont presque plus de secrets pour elle.

    Au fil du temps, Christophe s'est imposé comme LE personnage emblématique d'"Un si grand soleil". Tueur en série à ses heures perdues, il pourrait bien se remettre à tuer. Hubert Benhamdine s’est confié à notre micro sur ce qui attend son personnage.

    Christophe Lemeur (Hubert Benhamdine) s'est imposé comme le personnage le plus emblématique d'Un si grand soleil. Un personnage aussi terrifiant que captivant qui ne serait rien sans le travail des scénaristes et l'incroyable performance d'Hubert Benhamdine. Au fil des saisons, le comédien a en effet réussi à faire de son personnage l'un des plus fascinants du feuilleton quotidien de France 2.

    Il faut dire que sous ses airs d'homme doux et attentionné, Christophe est en réalité un tueur en série implacable. Son but ? Modifier le monde en punissant ceux qui font le mal !

    Alors que son tableau de chasse ne cesse de s’agrandir, sa rencontre avec le père Sylvio (Marcel Gonzalez) a récemment bouleversé toutes ses certitudes. Si l’on a d’abord cru que celui que l'on surnomme Le Fleuriste allait enfin confesser ses crimes pour trouver la rédemption, c'est finalement tout l'inverse qui s'est produit.

    Se sentant désormais investi d'une mission divine, Christophe ne va pas tarder à replonger dans sa folie meurtrière. Et cette fois-ci, rien ne pourrait l'arrêter...

    Hubert Benhamdine s'est confié au micro d'Allociné sur ce qui attend son personnage au cours des prochains épisodes d'Un si grand soleil.

    Un Si Grand Soleil
    Un Si Grand Soleil
    Sortie : 2018-08-27 | 26 min
    Série : Un Si Grand Soleil
    Avec Melanie Maudran, Fabrice Deville, Marie-Gaëlle Cals
    Presse
    2,8
    Spectateurs
    1,7
    Voir sur france.tv

    Allociné : Il y a quelques mois, nous échangions au moment où Christophe venait de tuer Patrice et Eva. Vous disiez alors ne pas être sûr que Christophe deviendrait un serial killer. Huit mois plus tard, votre personnage compte deux nouvelles victimes à son tableau. Finalement, pensez-vous que cette trajectoire était inévitable ?

    Hubert Benhamdine : Déjà, ça prouve que j'ai une très bonne intuition (rires). Même si je n’en savais rien à l'époque, j'ai envie de dire que oui. Je ne crois pas au hasard dans la vie, je pense qu'on passe obligatoirement par certaines épreuves que l'on ne peut pas vraiment éviter. Effectivement, cette chose-là était un peu programmée chez Christophe. C'est vrai que ce côté justicier qu'il incarne dans ses folles aventures, c'est quelque chose qu'il avait déjà en lui. Finalement, quand on regarde un peu son parcours, il en arrive à cette posture de justicier expéditif qui veut corriger le monde et punir le mal. Ce n’est pas si insensé par rapport à sa trajectoire. 

    On sait que le déclencheur de la face sombre de Christophe a été la trahison de Johanna (Aurore Delplace). Les scénaristes envisagent-ils cependant d’explorer un peu plus le passé de Christophe pour mieux comprendre sa psychologie ?

    J'ai cette envie. Ce serait vraiment super intéressant d'aller exhumer des choses de son passé pour comprendre. Ça pourrait être très fort. Mais comme vous le savez peut-être déjà, on nous donne certaines tendances sur l'avenir des personnages une ou deux fois par an. Sur ce thème, je ne peux pas vous dire car on ne m'a rien dit en ce sens. 

    Il y a une certaine fascination autour de la thématique des faits divers et des serial killers. Il suffit de regarder le nombre de séries, docu-séries et émissions spécialisées qui fleurissent sur les chaînes et les plateformes de streaming pour s’en convaincre. Les scénaristes s’en inspirent-ils pour Christophe ?

    J'imagine que oui. C'est une fourmilière artistique. Je pense qu'ils sont à l’affût de toutes les nouvelles influences et de tous les programmes de qualité. Ils font vraiment un travail de veille sur la création audiovisuelle. Après, en ce qui concerne mon personnage, la référence Dexter est souvent sortie. Elle est revendiquée dans un sens. D'ailleurs, je suis très content de ça parce que j'apprécie vraiment cette série. Toute proportion gardée. Je ne prétends pas être Dexter mais en tout cas c'est une vraie influence. 

    Christophe a fait récemment la connaissance du père Sylvio. Une rencontre qui a bouleversé toutes ses croyances, au point d’ailleurs que l’on a pensé à un moment qu’il allait confesser ses crimes pour trouver un début de rédemption. En définitive, c’est tout le contraire qui se produit et Christophe est désormais convaincu d’être investi d’une mission divine. A quoi peut-on s'attendre au cours des prochains épisodes ? 

    J'ai beaucoup aimé ce petit twist narratif. J'y ai cru très fort à la rédemption de Christophe. Et bah non (rires). Mais ça confirme sa bipolarité. C'est vraiment un personnage qui a un aspect double. Ce côté vraiment pile ou face. Et c'est là finalement la différence avec le personnage de Dexter. Dexter était un psychopathe, il n'avait pas d'empathie. Il devait tout le temps lutter et faire semblant avec les autres pour avoir l'air humain. Christophe, ce n'est pas ça. Il a vraiment ces moments de tendresse, d'amour pour les animaux, d'amour pour sa famille. Je pense vraiment qu'il est sincère avec ça. Il a en parallèle sa part d'ombre qui vient régulièrement le harceler et prendre le dessus. 

    Là encore, c'est ce qu'il s'est passé et la pièce est retombée du mauvais côté. Maintenant, il pense avoir la légitimité la plus haute possible pour justifier son comportement. Ce qui le retenait d'une certaine manière, c'est qu'il était tiraillé. Il rejetait cette part d'ombre et était très torturé avec ça. Et là, c'est comme s’il arrivait à comprendre pourquoi il était comme ça et à en trouver le sens. Ça risque de faire mal. 

    Christophe va très prochainement se mettre sur la piste de Pedro Morel, un ex-milicien chilien qui a multiplié les exactions par le passé. A quoi peut-on s’attendre ? 

    Il va le tuer. 

    Ce qui est intéressant dans l’arche actuelle, c’est cette dualité entre le bien et le mal. A travers ses choix et ses actes, Christophe est finalement un personnage qui nous questionne sur notre propre moralité. A votre avis, est-ce cela qui fascine et plait autant chez votre personnage ?

    Oui. Ça m'a un peu interpellé. A partir du moment où mon personnage a commencé à tuer, il devenait beaucoup plus populaire. Vraiment. C'est étonnant. Après, j'ai un peu réfléchi. Je pense que c'est la soif de justice qui fascine les téléspectateurs. Il y a beaucoup de gens qui me disent "ce n’est pas bien ce que vous faites" ou alors "dis donc, c'est quand même très noir tout ça". Mais en même temps, certaines personnes pensent le contraire. Un jour, je tournais devant le Palais de Justice de Montpellier. Il y avait des figurants policiers et de vrais policiers aussi qui étaient là. Et là, il y a un monsieur qui s'arrête devant les grilles du Palais de Justice et qui hurle "Vas-y ! Continue comme ça ! Tue-les tous !". Avec les vrais policiers à côté, c'était un peu gênant (rires). 

    On va dire que tout ne fonctionne pas très bien dans la justice en général et dans notre pays en particulier. C'est vrai qu'il y a des difficultés, des lenteurs, des problèmes de procédure. Je ne dis pas que c'est mon opinion personnelle mais en tout cas on peut avoir ce reflet là quand on écoute certaines actualités. Je pense notamment au parcours des victimes de viol qui est un chemin de croix. Le pourcentage de plaintes qui aboutissent à un procès est absolument dérisoire. C'est quand même terrible. Je pense que ça exacerbe chez les gens un besoin de justice et peut-être un fantasme d'une figure de vengeur masqué un peu à la Batman. D'une certaine manière, Christophe remet en cause l'impunité. Il y a un truc comme ça. 

    Ce qui est intéressant avec Christophe, c’est qu’il voyage dans un pays un peu obscur un peu à la façon d’une tragédie grecque. Je ne dis pas qu’Un si grand soleil est de la tragédie grecque mais parfois un peu. A travers ce que ça traite, à travers ce que ça remue, il y a cette dimension un peu cathartique. Ce que ce personnage traverse et qui est parfois très dur, les téléspectateurs le traversent un peu aussi. Si ça ouvre une petite lucarne sur la part d'ombre de chacun, c'est peut-être intéressant. Mais bon, je n'ai pas la prétention de penser que c'est le cas. Mais je me dis que c'est peut-être un peu pour ça que ça remue ou que ça interpelle. 

    Si la police a arrêté d’enquêter sur le Fleuriste faute de preuves, Hugo (Bibi Tanga) reste quant à lui fasciné par ce tueur en série et n’a pas lâché l’affaire. Risque-t-il de se rapprocher de la vérité ?

    Pour l'instant, c'est le seul qui a les bonnes intuitions. Mais est-ce que ça va être lui qui va comprendre ? Je ne le sais pas. Moi, je n'ai pas envie que Christophe se fasse attraper parce qu'on sait tous ce que ça pourrait signifier pour le personnage et son avenir (rires). En même temps, on a presque envie qu’Hugo soit récompensé dans un sens. Il est quand même perspicace en plus d'être très sympathique.

    C’est sûr qu’avec un entourage composé d’une juge, d’un médecin légiste et d’un policier, Christophe ne se facilite pas vraiment la tâche…

    Le gros problème de Christophe, c'est quand il est en danger. Quand il est sur la sellette, ça devient dangereux car il est capable d'à peu près tout pour s'en sortir. Mentir, manipuler, ça il est capable de le faire. A partir du moment où il s'agira de sa femme, ce sera un peu le moment de vérité. Ça risque vraiment d'être l'affrontement entre ses deux facettes. Entre son côté humain, aimant et son côté sombre. D'après ce qu'on m'a dit, ça risque d'aller très très loin dans ce qu'il est capable d'envisager pour s'en sortir. Je pense que la prochaine arche qu'on va tourner en août va être assez terrible. 

    On avait une théorie chez Allociné. On pensait que Charles (Nicolas Lancelin) serait le premier à découvrir que Christophe était un tueur en série et que ce serait lui la première victime de son entourage proche.

    C'est une bonne piste. En plus, Charles a tous les éléments en main pour comprendre. C'est probablement celui qui a vu le plus de choses compromettantes. J'ai cru à un moment que ça passerait par là et puis finalement je vois que leurs rapports se normalisent à nouveau. Il y a un beau rapport entre eux, une forme de transmission. Je me suis dit que tout était possible. Je me suis même dit que ça allait devenir son Robin, son apprenti tueur. Ça aussi ce serait très sympa (rires). A ma connaissance, on ne va pas par là. 

    Vous évoquiez tout à l'heure l'aspect cinématographique qui a été créé autour de Christophe. Est-ce que vous aimez justement explorer cela avec l'équipe créative de la série ?

    C'est génial ! Je suis un grand fan de la série Twin Peaks de David Lynch. Cette série a été un peu révolutionnaire quand elle est arrivée. C'est une série qui avait un peu des composantes du soap et en même temps il y avait un côté genre, un côté épouvante et fantastique. Il y avait Dale Cooper, le personnage principal, qui finissait par être habité par une sorte de démon et par devenir un être double. Ça me fait beaucoup penser à la trajectoire de Christophe. Il y avait plein d'expérimentations dans lesquelles on était toujours un peu entre deux mondes. Il y avait déjà des jeux avec des miroirs. 

    Je trouve ça super car sur Un si grand soleil, on expérimente des choses comme ça. Christophe va commencer à parler à Jésus presque comme si c'était son double. C'est complètement fou. Ça va loin mais moi j'adore. C'est comme quand ils m'ont foutu en camisole dans un cercueil, c'était incroyable. On était complètement dans le cinéma de genre. Ce sont des symboles très forts. Je pense que ces choses-là attrapent l'inconscient. Ce sont des images qui nous saisissent et qui nous remuent. Cette expérimentation, ce cinéma, c'est ce que j'aime le plus. C'est ce qui m'a amené à aimer mon métier. J'aime ça non pas par fascination pour le glauque, car ce n'est pas du tout mon style, mais par tout ce que ça nous apprend de nous-mêmes. 

    Avez-vous d'autres projets en dehors de la série dont vous pouvez nous parler ? 

    Je n'ai rien de ferme encore. Je travaille actuellement sur l'écriture d'un scénario. A côté de ça, j'ai tourné dans Poor Things de Yórgos Lánthimos. J'ai eu la chance de jouer une séquence avec Emma Stone. Comme par hasard, je jouais un prêtre. C'est quand même marrant. J'ai l'impression que ça me poursuit (rires). Ce prêtre se rend dans un bordel, fait l'amour avec Emma Stone et lui parle de sa malédiction. Ce n'est pas un rôle important mais une séquence. Jouer avec Emma Stone, c'était une expérience. Déjà, on se demande un peu ce qu'on fait là. Elle a été très charmante et très ouverte. On a passé une journée ensemble nus à se parler et on a réussi à fraterniser. C'était très bon enfant, très sympa et très amical. Il n’y avait rien de gênant en fait. C'était assez beau finalement de croiser une star d'Hollywood et d'avoir un rapport simple et sympa. 

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