Si avec le temps les deux se sont assagis et sont devenus de grands amis, ils furent pourtant rivaux durant une vingtaine d'années, dans les années 1980-1990. Les années phares des films d'action, Terminator s'opposant au béret vert Rambo. Au point de ne pas avoir trop d'états d'âme à se savonner la planche mutuellement et tirer la couverture à eux quand il le fallait.
"Sly était en avance sur moi dans les années 80. Je devais trouver un moyen de le surpasser. Sans Stallone, je doute que j’aurais eu cette motivation dans les années 80 à faire ce genre de films et à travailler aussi dur" commente ainsi Arnold Schwarzenegger dans le documentaire qui lui est consacré et diffusé sur Netflix, Arnold. Une rivalité largement entretenue aussi par les médias qui n'en perdent pas une miette, au point que les deux stars "ne supportent pas d'être dans la même pièce".
C'est sur cette toile de fond que notre Arnie préféré s'est exprimé lors d'un récent panel organisé au sein de l'Academy Museum of Motion Pictures, le musée consacré à l'histoire, à la science et à l'impact culturel de l'industrie cinématographique, situé à Los Angeles.
Intervenant en amont d'une projection de Terminator, l'acteur a expliqué que cette rivalité l'avait incité à vouloir un film différent pour Terminator 2. "La première raison pour laquelle Terminator a été un grand succès, c'est James Cameron. James est un scénariste de génie. Il est venu avec cette brillante idée [pour la suite], même si au départ j'avais des doutes. Il m'a dit : "je veux faire de toi un bon Terminator".
Là j'ai répondu : "qu'est-ce que tu veux dire par "bon Terminator ? J'ai tué 68 personnes dans le film précédent. Dans le second, je dois en tuer 150 ! On leur tranche la gorge, les descend avec un canon, on roule dessus avec une voiture !" Je devais surpasser Stallone. J'ai dit que mon objectif principal était de devenir le n°1 de celui qui liquide le plus de personnes à l'écran".
Evidemment, Cameron avait déjà une idée bien précise de ce que devait être son personnage dans cette suite à venir. "Il m'a alors dit : "Arnold, stop ! Tu es vraiment un mec malade. Je vais surtout m'assurer que dans Terminator 2, tu ne tues pas une seule personne". J'ai alors répondu que c'était le truc le plus stupide que j'avais jamais entendu. Comment pouvait-on faire Terminator 2 sans tuer une seule personne ? Ou au moins balancer quelques corps".
Cameron a eu raison de camper sur ses positions, permettant à sa suite d'offrir des moments d'anthologie, comme la séquence du mini-gun où le Terminator s'occupe des forces de Police assiégeant les bureaux de Skynet sans faire une seule victime.