Juin 1964. Trois militants d’un comité de défense des droits civiques disparaissent mystérieusement dans l’État du Mississippi. Deux agents du FBI, Alan Ward (Willem Dafoe) et Rupert Anderson (Gene Hackman), aux méthodes opposées mais complémentaires, sont chargés de l’enquête.
Très vite, leurs investigations dérangent et des violences sur fond de racisme éclatent alors dans cette ville où le Ku Klux Klan attise les haines…
Un thriller terrifiant… pourtant tiré d’un fait divers bien réel
Mississippi Burning a de quoi donner des sueurs froides. Par ses scènes de nuit, d’abord, où les actes d’intimidation sur les deux policiers se font de plus en plus forts à mesure que le film progresse.
Des filatures de voitures suspectes aux attaques à l’arme à feu, la menace se fait toujours plus grande et contribue à la construction d’une tension véritablement étouffante. Car les enquêteurs pris pour cible, campés par deux acteurs de légende au sommet de leur art, dérangent dans cet environnement clairement hostile où ils ne sont pas les bienvenus.
Mais l’incroyable tour de force du réalisateur Alan Parker (Midnight Express, La Vie de David Gale) est d’éveiller la terreur en plein jour, à la vue et au su de tous.
Groupuscule ô combien connu du comté de Jessup, la branche locale du Ku Klux Klan est fermement impliquée dans la vie de tous, et ce jusque dans la sphère politique. Impossible pour les deux officiers de se cacher en plein jour, et les regards des habitants en disent long sur leurs idées.
Le spectateur se retrouve donc plongé dans le quotidien écrasant de Ward et Anderson, où la menace semble les traquer de jour comme de nuit. Mais ce quotidien n’est qu’un maigre aperçu de celui, bien réel, des afro-américains.
Loin d’être une simple fiction dystopique aux accents vaguement horrifiques, Mississippi Burning se fait le reflet d’une réalité solidement ancrée dans l’Histoire des États-Unis. La disparition des trois militants des droits civiques a en effet bel et bien eu lieu en 1964, et résonne comme un écho fantomatique aux événements contemporains.
Aussi horrifiant que politique, haletant qu’instructif, Mississippi Burning a été récompensé pour sa superbe photographie et nommé dans sept catégories aux Oscars de 1989.
Une perle noire, à retrouver sur UniversCiné dès le 8 juillet.