En 1958, Anthony Mann adapte le roman The Border Jumpers de Clarence Scott Boyles Jr., publié trois ans plus tôt. L’Homme de l’Ouest est alors son neuvième western. Pour ce film, le metteur en scène se sépare de son acteur fétiche James Stewart, qu’il a dirigé à huit reprises, et offre le premier rôle à Gary Cooper.
Ce dernier prête donc ses traits à Link Jones, un ancien hors-la-loi qui souhaite rester loin de toute forme de violence. Jusqu’au jour où il est pris en otage par une bande de pillards, qui le forcent à participer à l’attaque de la banque d’une ville fantôme.
Âgé de 57 ans, épuisé par son cancer, Gary Cooper renforce son image stoïque. Il livre une prestation d’une justesse et d’une sobriété admirables. À l’image, l’expression de son visage, jamais traversé par un sourire, ne laisse que peu de place à l’illusion : le monde est violent, cruel, souvent laid.
En effet, L’Homme de l’Ouest opère une synthèse du genre. Bénéficiant d’une grande liberté de ton (notamment dans sa noirceur et son ambiguïté permanente), mais également d’une mise en scène épurée à l’extrême, le film annonce la fin d’un certain lyrisme romanesque et préfigure le western spaghetti.
Ce caractère dépouillé, désenchanté, n’a d’ailleurs pas fait l’unanimité à sa sortie. Largement ignoré par les critiques américains, L’Homme de l’Ouest est toutefois considéré comme le meilleur film de l’année 1958 par Jean-Luc Godard, qui lui réserve ses éloges dans Les Cahiers du Cinéma.
L'Homme de l'Ouest de Anthony Mann avec Gary Cooper, Julie London, Lee J. Cobb...
Ce soir sur Arte à 20h50