De quoi ça parle ?
Raconté en temps réel, « Hijack » est un thriller centré sur le détournement d’un avion à destination de Londres. Au cours des sept heures de vol, les autorités au sol se démènent pour trouver des réponses. Sam Nelson est un négociateur reconnu dans le milieu des affaires. Alors qu’il doit user de toute son ingéniosité pour sauver la vie des passagers, sa stratégie très risquée pourrait bien le mener à sa perte.
Hijack, une série créée par George Kay avec Idris Elba, Archie Panjabi, Fatima Adoum, Kate Philips... Disponible sur Apple TV+ et MyCanal
Les nerfs à vif
L'espace confiné des avions, tout un tas de personnes entassées à l'intérieur et le potentiel d'une catastrophe qui se profile, ont toujours fait un cadre idéal pour un thriller à suspense. Le dernier en date est Hijack, qui suit un vol commercial reliant Dubaï à Londres qui est, comme son titre l'indique, détourné.
La prise d'otages se déroule tout au long des sept épisodes (d'environ une heure) de la série, ce qui correspond au déroulement des événements en temps réel. À l'intérieur de l'avion, Sam Nelson (Idris Elba) et ses compagnons d'infortune concoctent une série de stratagèmes pour tenter de déjouer les terroristes, tandis qu'au sol, politiciens et policiers se livrent à une course contre la montre pour déterminer ce qu'il convient de faire.
Comme beaucoup de séries en ce moment, Hijack aurait probablement dû être un long métrage, un format qui convient mieux à ce type de thriller claustrophobe. Même avec des enjeux élevés et une horloge qui fait tic tac, il est beaucoup plus difficile de maintenir la tension sur sept épisodes.
La décision de jouer les choses en temps réel intensifie l'anxiété, forçant les téléspectateurs à vivre chaque moment du détournement avec les personnages. Mais l'effet est dilué par le passage continue de l'action entre l'intérieur de l'avion et les différentes intrigues qui se déroulent au sol, ce qui brouille souvent notre perception du temps qui s'écoule.
Idris Elba à la rescousse
L'intrigue s'avère pleine de révélations et de retournements de situation alors qu'on apprend qui sont les méchants, quel est leur plan et quels autres secrets peuvent se trouver à l'intérieur de cet avion. Mais le timing de Hijack n'est pas aussi serré qu'il devrait l'être. Les faux indices, comme un personnage au passé sinistre qui pourrait ou non être impliqué dans le détournement, sont distribués et éliminés bien trop rapidement pour avoir un quelconque impact.
Malgré sa maladresse, Hijack réussit tout de même à happer le spectateur. Chaque épisode est une succession rapide de stratagèmes et de tromperies alors que les passagers tentent de tromper leurs ravisseurs, trouvant souvent des moyens ingénieux pour faire circuler l'information entre les cabines de l'avion. Grâce au large éventail de personnages, on ne sait jamais très bien qui va être appelé à intervenir ensuite, ni quel rôle il va jouer.
Pour sa part, Idris Elba conserve cette autorité naturelle qui l'a rendu si convaincant dans The Wire et plus encore dans Luther, mais pourtant il sort de sa zone de confort. Car Sam est un homme d'affaires, reconnu pour ses talents de négociateur, mais ce n'est pas un héros d'action. En fait, il passe la majeure partie de la série à essayer désespérément d'empêcher que quelque chose de tragique ne se produise dans l'avion, même si cela signifie qu'il doit être "gentil" avec les terroristes.
Malheureusement, le drame qui se joue au sol ralentit l'action, n'offrant qu'occasionnellement quelque chose d'assez convaincant pour justifier une coupure avec la cocotte-minute qui s'apprête à exploser dans le ciel. Une intrigue secondaire concernant le fils de Sam (Jude Cudjoe) et son beau-père (Max Beesley), un policier pas très fin, semble particulièrement futile. Mais si Hijack n'est pas un thriller sous haute tension à la manière d'un 24 heures chrono, ses rebondissements et ses sensations fortes suffisent à vous tenir en haleine jusqu'au bout.