De quoi ça parle ?
Slim, une jeune serveuse, a toujours eu du mal à joindre les deux bouts, jusqu'à ce qu'elle épouse Mitch, un riche entrepreneur. Celle-ci vit dorénavant un véritable conte de fées, elle a tout ce dont elle peut rêver : un mari attentionné, une magnifique résidence dans une banlieue huppée, et Gracie, son adorable petite fille de cinq ans.
Ce paradis s'effondre lorsque Slim découvre la véritable nature de Mitch. Elle finit par fuir ses mauvais traitements, son comportement obsessionnel et ses dangereux hommes de main. Mais malgré ses efforts pour se refaire une nouvelle vie, Mitch la retrouve et la menace à nouveau.
Après avoir mis Gracie en sûreté, Slim va se consacrer corps et âme à un combat qu'elle n'a pas voulu mais qu'elle est décidée à gagner. Elle ne sera plus la victime mais l'adversaire.
Plus jamais, un film écrit par Nicholas Kazan et réalisé par Michael Apted avec Jennifer Lopez, Billy Campbell et Juliette Lewis.
Un film #MeToo avant l'heure
"Tout le monde a une limite". "La légitime défense n'est pas un meurtre". "L'amour est une chose effrayante". C'est avec ces phrases d'accroche que le distributeur a lancé la campagne de promotion du film Plus jamais, porté par Jennifer Lopez en 2002. Un thriller sur une femme ordinaire qui décide de prendre des mesures drastiques pour échapper à l'emprise et aux violences infligées par son mari (Billy Campbell).
Comme Ashley Judd dans Double Jeu et Julia Roberts dans Les Nuits avec mon ennemi à cette époque, Jennifer Lopez exploite un thème qui commence à se développer à Hollywood : des femmes victimes qui se vengent de leur conjoint violent. Des films traités presque comme des fantaisies justement parce qu'ils consistent à voir une femme se rebeller contre la violence qu'elle subit.
Dans Plus jamais, réalisé par Michael Apted (Le monde ne suffit pas) à partir d'un scénario original de Nicholas Kazan (Le Mystère von Bülow), Jennifer Lopez incarne une femme issue d'un milieu modeste qui pensait avoir rencontré l'homme de sa vie avant de découvrir sa réelle personnalité.
À sa sortie, le film doit faire face à une réception injustement sévère de la critique. Pire, complètement misogyne, comme cet article de MTV News qui s'ouvre par cette interrogation : "L'Amérique est-elle prête à voir sa diva préférée, Jennifer Lopez, glamourisée et en train de botter des fesses dans le rôle d'une femme battue ?"
Dans le même style, lors d'une interview avec Jennifer Lopez, la journaliste Diane Sawyer d'ABC News revient sur l'épilogue du film et se fend de ce commentaire : "Certaines personnes, comme vous le savez, dans l'industrie du conseil en matière d'abus, ont dit qu'on ne peut pas dire aux femmes cela. Elles ne peuvent pas faire cela. C'est quelque chose de dangereux, même de le voir dans leur esprit." Traduction : une femme ne peut pas se rebeller contre un mari violent...
Ce à quoi, Jennifer Lopez a gracieusement répondu : "C'est un film qui aborde ces thèmes, mais en réalité, c'est un thriller... il s'agit de se donner les moyens d'agir dans n'importe quelle situation. Lorsque j'ai lu le scénario, je l'ai vu comme suit : vous avez le pouvoir en vous, quelle que soit la gravité de la situation, de changer quoi que ce soit, de trouver ce pouvoir en vous pour changer n'importe quelle situation négative".
Vingt ans plus tard, Plus jamais mérite une petite relecture afin de se rendre compte à quel point le film est intense, captivant et palpitant, même si un peu sensationnel à certains moments. L'intérêt réside dans la transformation du personnage de Slim et dans la façon dont les rôles sont inversés.
Son personnage doit affronter une situation des plus traumatisantes – certaines scènes avec Billy Campbell étant même parfois difficiles à regarder tant elles sont réalistes – et se transforme littéralement en prenant son destin en main. Inspirant à plus d'un titre.
Vous avez jusqu'au 30 juin pour voir Plus jamais sur Netflix.