De quoi ça parle ?
Une femme-assassin sort de sa cachette pour protéger sa fille qu'elle a abandonnée des années auparavant...
The Mother, un film écrit par Misha Green, Andrea Berloff et Peter Craig, réalisé par Niki Caro avec Jennifer Lopez, Lucy Paez, Omari Hardwick...
C'est avec qui ?
Quelques mois après la comédie romantique d'action Shotgun Wedding, Jennifer Lopez est de retour dans un pur film d'action avec The Mother, réalisé par Niki Caro, et se lance dans la foulée d'une Charlize Theron au jeu de celles qui mettent les plus grosses mandales. Elle y joue "la mère" et à aucun moment, le film ne donne son identité. C'est une femme à l'origine sans famille et qui l'a trouvée au sein de l'armée.
Puis elle prend un mauvais tournant et s'associe aux mauvaises personnes. La jeune actrice mexicaine Lucy Paez joue Zoe, la fille qu'elle a abandonnée à la naissance quand deux affreux jojos voulaient sa peau.
Les méchants en question sont campés par Joseph Fiennes qui joue Adrian, un trafiquant d'armes et Gael García Bernal qui incarne Hector Alvarez, un entrepreneur – comprenez un type véreux – que la mère rencontre à Guantanamo Bay en 2007.
Après avoir confié sa fille à l'adoption et à la protection du FBI, la mère reprend du service quand Lovell et Alvarez retrouvent la trace de Zoe. Elle est alors avertie et aidée par l'agent du FBI William Cruise, joué par Omari Hardwick (Power).
Ça vaut le coup d'œil ?
À 53 ans, Jennifer Lopez n'a jamais été aussi belle et agile que dans The Mother, un thriller d'action stylisé mais tout à fait oubliable. Elle y incarne une femme qui fuit son passé et qui est obligée de faire adopter son enfant et de mener une vie isolée en pleine nature dans l'Alaska.
Pour l'occasion, la star ne lésine pas sur les coups de poing qu'elle distribue avec force face à des molosses qui font deux fois son poids. Et Niki Caro sait la mettre en valeur en apportant une certaine élégance stylée. On a droit notamment à une poursuite en motoneige, ce qui est toujours un motif de satisfaction en soi.
Mais ce qui est regrettable, c'est que The Mother ne propose pas grand-chose d'autre. Les deux heures du film consistent essentiellement à des scènes de poursuite, de combat et d'effusion de sang. Si c'est fait avec rythme, il n'y a rien de mal aux balles qui fusent dans tous les sens et aux giclées d'hémoglobine – la preuve avec ce que Charlize Theron a accompli dans Atomic Blonde – mais les scénaristes Andrea Berloff, Peter Craig, et Misha Green, font difficilement tenir le lien mère-fille suggéré dès le titre.
Celui-ci est exploité dans la partie la plus faible du film qui fait furieusement penser au début d'Hanna où une toute jeune Saoirse Ronan est entraînée par son père (Eric Bana) à devenir une machine de guerre dans une région inhospitalière de Finlande. Sauf que la petite Zoe n'a pas le temps d'accomplir les mêmes prouesses.
Le courant émotionnel sous-jacent est perdu au profit du développement de deux histoires de méchants ce qui trahit la promesse narrative principale, créant plus de confusion que de clarté. Le scénario, parsemé de dialogues tièdes et d'intrigues de surface, les empêche d'explorer la dynamique complexe de leur relation.
Mère et fille se retrouvent après 12 ans de séparation dans une ambiance qui relève plus de la comédie d'ado sur l'âge ingrat ce qui donne lieu à des échanges maladroits et à des liens forcés. Dans ces moments-là, la réalisatrice ne semble jamais intéressée à déterrer le traumatisme psychologique que Zoe pourrait ressentir en se retrouvant face à face avec sa mère biologique (alors qu'elle vient d'être kidnappée !)
Quiconque regarde le film ne remettra pas en question la dextérité de Jennifer Lopez, surtout après l'avoir vue manier armes de poing, fusils d'assaut, couteau, motos et motoneige et s'engager dans une course-poursuite tendue dans les rues de La Havane. The Mother est une merveilleuse vitrine pour ses talents athlétiques, mais peine à mettre en valeur ses talents d'actrice – qui sont réels – car le film succombe un peu trop facilement aux clichés du genre.