Six mois après le succès du Chat Potté : la dernière quête, DreamWorks revient avec Ruby, l'ado Kraken, un projet original qui plonge le spectateur dans un monde sous-marin fantastique peuplé de créatures mythologiques. Et le studio a bien décidé de bouleverser nos certitudes.
Dans le long-métrage d'animation, Ruby, 16 ans (doublée en VO par Lana Condor), est une adolescente aussi maladroite qu’adorable. Sa mère (Toni Colette) qui la surprotège lui a formellement interdit de se baigner dans l’océan.
Mais le jour où elle lui désobéit et brise cette règle d’or, elle découvre qu’elle est la descendante directe de la lignée des reines guerrières Kraken, et qu’elle est destinée à monter sur le trône jusque-là occupé par sa grand-mère, la reine guerrière des Sept mers (Jane Fonda).
Les Kraken ont prêté serment de protéger les océans du monde entier de la cupidité et de la vanité des sirènes, leurs ennemies jurées. Le seul véritable problème pour Ruby est qu’elle va donc devoir s’opposer à Chelsea, la fille la plus populaire du lycée (doublée par Annie Murphy) qui se trouve justement être une sirène. Ruby devra alors embrasser son destin et s’imposer pour protéger ceux qu’elle aime le plus.
AlloCiné s'est entretenu avec le réalisateur Kirk DeMicco, à qui l'on doit Les Chimpanzés de l'espace, Les Croods et Vivo, et la productrice Kelly Cooney.
Ces derniers nous parlent de leur inspiration et de leur volonté de s'éloigner de l'image trop lisse des sirènes afin de revenir aux créatures mythologiques qui attiraient les marins pour les dévorer.
AlloCiné : Comment avez-vous eu l’idée de faire un film sur une adolescente Kraken ?
Kelly Cooney : C’est un film original qui ne fait pas partie d’une franchise. L’idée était de réinventer le mythe du Kraken avec cette “jeune fille”, Ruby Gillman. Au début nous n’avions qu’un pitch, mais Dreamworks a adoré notre vision et nous a donné le feu vert pour écrire un scénario.
L’idée était de suivre les aventures de cette famille de monstres sous-marins, les krakens, qui vivent parmi nous. Nous avons vraiment tenté de surprendre le public avec l’univers que nous avons créé.
Dreamworks adore que vous preniez un monde et des personnages familiers tout en les réinventant. Je crois que vous allez être surpris par ce que nous avons fait avec les krakens, tout comme avec la petite sirène.
Quand on pense à un kraken, on imagine un terrible monstre qui fait s’échouer les navires et dévore les humains, alors que dans l’imaginaire, une sirène est une adorable princesse. Ici nous allons vous surprendre avec une autre vision de ces personnages mythiques.
Revenir à l'état sauvage des sirènes
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Quelles ont été vos sources d’inspiration ?
Kirk DeMicco : Pour la sirène, nous nous sommes inspirés de la description de ces créatures telles qu’elles sont représentées dans l’Odyssée. Elles ensorcellent les marins pour les dévorer. C’était beaucoup plus amusant de revenir à l’état sauvage des sirènes plutôt que de les représenter en demoiselles parfaites comme dans les films Disney.
Concernant les krakens, ces derniers ont toujours eu mauvaise réputation et nous voulions montrer un visage différent de ces derniers. C’est pour cela que notre héroïne la jeune Ruby Gillman utilise ses méga-pouvoirs pour faire le bien et non le mal.
Kelly Cooney : Nous nous sommes également inspirés de notre adolescence. J’ai moi aussi été une ado qui se sentait mal dans sa peau. Ruby me ressemble donc un peu dans ce sens.
Ruby est comme toutes les jeunes filles. Elle doit trouver sa voix afin de pouvoir exprimer réellement ce qu’elle ressent. Je pense que toutes les jeunes filles vont pouvoir s’identifier à elle.
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C’est un message important qui est au cœur de notre film :
Comment les adolescents traversent des moments existentiels qui leur permettent de mûrir et de trouver leur place dans la société.
Kirk DeMicco : Pour ma part, je me vois dans la sirène diabolique! (rires) Mais c’est vrai que ce fut un plaisir de créer cette jeune sirène qui se révèle sous son vrai jour et qui est aussi maléfique.
J’espère que notre public sera agréablement surpris par tous les personnages imprévisibles que nous avons créés.
En tant que parent j’ai mis aussi un peu de moi car, comme les grands mères du film, je protège ma fille qui est une ado en plein bouleversement.
Quels ont été vos plus gros défis ?
Kelly Cooney : La difficulté majeure fut pour nous de créer un monde et des personnages totalement originaux. Nous avons tenté de ne pas nous laisser influencer par les films ayant déjà abordé le mythe de la petite sirène ou des krakens. Ce n’est pas toujours facile de trouver le ton juste et le style d’un film ; c’est un long travail d’équipe.
Il faut s’armer de patience afin de trouver le bon dosage et la bonne inspiration. D’autant qu’ici c’est un mélange de plusieurs genres. D’un côté c’est une comédie et d’un autre c’est un film d’action avec un soupçon de film d’horreur.
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Kirk DeMicco: Le plus difficile selon moi a été de concevoir et de créer le gigantesque monde sous-marin des Krakens. Ce fut un univers tellement difficile à éclairer et à construire. C’est tout simplement à tomber !
Quel est le sujet principal du film pour vous?
Kelly Cooney : C’est un film qui invite le public à être honnête avec lui-même et à trouver sa voie. Au début du film, Ruby se cache à elle-même mais elle va devoir être honnête avec elle-même et avec les autres.
En embrassant sa véritable identité et sa nature, elle va vraiment se transformer en une force incroyable et une créature tellement belle.
Elle va pouvoir se sauver et sauver sa famille et le monde auquel elle appartient, celui des krakens. C’est un film qui aborde les liens familiaux et l’importance de la famille pour le bonheur et l’équilibre des membres qui la composent.
Kirk DeMicco: C’est aussi un film sur le courage, celui de communiquer et d’exprimer les sentiments qui sommeillent en nous.
Je crois que c’est de notre temps que de se pencher sur les problèmes de communication au sein de notre société. Ruby va prouver qu’une communication honnête est source de bonheur. Cela ne sert à rien de se cacher aux yeux des autres. Au contraire, il faut savoir être honnête et révéler au monde sa vraie nature et ses vrais sentiments.
Ruby, l'ado Kraken est actuellement en salles.
