Possessor, c’est quoi ?
Tasya Vos (Andrea Riseborough) travaille au sein d’une organisation secrète qui utilise une technologie neurologique de pointe à des fins criminelles. Grâce à un casque de réalité augmentée, elle peut en effet habiter le corps d’une personne pour la pousser à tuer, aux profits de richissimes clients.
Tout se complique pour Tasya lorsqu’elle se retrouve dans le corps de Colin Tate (Christopher Abbott), un homme dont l’appétit pour le meurtre et la violence dépasse de très loin le sien… Au point de la déposséder de sa propre identité ?
Cronenberg 2.0
Les grandes lignes de ce récit futuriste et horrifique ne sont pas sans rappeler les œuvres du célèbre David Cronenberg. La Mouche, eXistenZ ou plus récemment Les Crimes du futur… C’est précisément par l’association d’éléments modernes, dystopiques et organiques que le réalisateur canadien s’est illustré tout au long de sa carrière.
Récompensé d’un Grand Prix au festival international du film fantastique de Gérardmer, Possessor aurait pu naître de son esprit génial… mais ce n’est pas le cas ! Il n’en demeure pas tout à fait étranger au projet pour autant, puisqu’il s’agit de celui de son fils, Brandon.
Déjà connu pour Antiviral, qui lui avait valu en 2012 le prix du meilleur premier film au festival international de Toronto, il réitère ici l’exploit d’égaler son père avec un nouvel aller simple pour les contrées les plus sombres du cinéma d’horreur.
Récit des plus sombres, mais production brillante !
Questionnant habilement l’humanité de ses personnages, leurs limites ainsi que celles des nouvelles technologies, Brandon Cronenberg parvient à mettre constamment son spectateur au pied du mur face à un dilemme moral aussi choquant que déstabilisant.
Multipliant les situations anxiogènes, il dote sa fable futuriste d’une esthétique hybride, tantôt moderne, tantôt quasi-organique, dont seuls les Cronenberg semblent avoir le secret.
Servi par une belle distribution (outre le binôme principal, les spectateurs seront ravis de retrouver Sean Bean et Jennifer Jason Leigh au casting), Possessor jouit également d’une bande-originale de grande qualité, signée Jim Williams.
Connu pour son travail sur Grave et Titane de Julia Ducournau, il parvient une nouvelle fois à rythmer les angoisses les plus terribles de ses notes mécaniques ou lancinantes pour vous garantir le frisson et le malaise.
Possessor est disponible exclusivement sur UniversCiné.