"Quand quelqu'un vous donne tant de joie, il faut savoir lui rendre la pareille..." C'est avec ces mots, assurément partagés par toutes les personnes (chanceuses) présentes ce jeudi soir au Grand Théâtre Lumière du Festival de Cannes, que le Délégué Général Thierry Frémaux a appelé Harrison Ford sur scène, pour saluer son impact et sa place "dans le cinéma américain et le cinéma en général."
Présent sur la Croisette pour dévoiler Indiana Jones et le cadran de la destinée Hors-Compétition, la star américaine a découvert un montage-hommage résumant son impressionnante carrière avant de recevoir une Palme d'Or d'Honneur surprise des mains de la nouvelle Présidente de la manifestation, Iris Knobloch.
Du haut de ses 80 ans, presque six décennies de carrière, d'innombrables rôles culte dont Indiana Jones et Han Solo, Harrison Ford s'est dit "profondément touché et ému" face à la standing-ovation des festivaliers, et ce trophée majeur. Rappelons que le comédien n'a jamais reçu d'Oscar, mais uniquement des récompenses honorifiques de la part des César, des Golden Globes, du CinemaCon ou de l'American Film Institute. Et désormais du plus grand festival de cinéma.
Entre émotion, humilité, timidité et l'humour pince-sans-rire qu'on lui connaît, Harrison Ford a pris la parole pendant quelques minutes : "On dit que quand vous êtes sur le point de mourir, vous voyez votre vie défiler devant vos yeux... Et je viens de voir ma vie défiler à l'instant ! Du moins une magnifique partie de ma vie. Pas toute ma vie. Ma vie a été marquée par ma femme adorée, qui a soutenu ma passion et mes rêves et je lui en suis reconnaissant"
"Vous aussi je vous aime"
"Et vous savez, vous aussi je vous aime... Merci. Vous avez donné un but et un sens à ma vie. (...) Je suis très ému par cet hommage. Mais j'ai un film à voir. Et il va se jouer juste derrière moi. Donc je vais m'éclipser. Merci encore pour cet immense honneur."
Après la projection, Harrison Ford a été submergé par l'émotion. Les yeux embués, il a profité d'une standing-ovation de plusieurs minutes de la part du public cannois. Un boucle bouclée, assurément, lui qui avait été notamment découvert et soutenu par Agnès Varda et Jacques Demy à la fin des années 60 (ils souhaitaient lui confier le rôle principal de Model Shop mais un acteur plus expérimenté avait été imposé par le studio). Sa place n'est pas encore dans un musée (du cinéma), mais définitivement dans le cœur des spectatrices et spectateurs.