"Quand je regarde des vidéos avec des sous-titres, je dois les mettre plus lentement. Et des fois je dois faire des retours en arrière", nous explique une jeune fille dyslexique dans cette vidéo postée sur Youtube par l’agence BETC.
Elle marque la collaboration entre la chaîne Canal+ et l’association Puissance Dys qui travaille depuis des années dans le développement des techniques thérapeutiques à destination des personnes souffrant de ce trouble du langage écrit.
La dyslexie concerne 8 à 12% de la population mondiale et 5 à 8 millions d’individus rien qu’en France. Et quand il s’agit de films et de séries, ils sont en marge. Impossible pour eux de suivre un programme dans la langue originale avec sous-titres car ces derniers ne sont pas adaptés à leur trouble du langage.
Béatrice Sauvageot, chercheuse et présidente de l’association Puissance Dys, travaille depuis 10 ans sur une typographie qui s'adresse à la fois aux personnes dyslexiques et non-dyslexiques.
Dans la vidéo, elle explique avoir développé avec ses équipes un alphabet qui s’inspire des partitions de musique, où chaque lettre est proposée avec de la profondeur. Ces nouvelles formes permettent aux spectateurs dys de "lire les mots, sans les déchiffrer".
Ces sous-titres, intitulés "Dystitles", auront la particularité d’être compris par tous les spectateurs. L’ambition de Canal+ est claire : la chaîne souhaite proposer cette nouvelle fonctionnalité d’ici l’été, mais sur certains programmes. Elle se met comme objectif 2025 pour l’intégrer partout, et même lors des directs.
Une première mondiale donc, qu’il faut saluer.