Attention, cet article contient de nombreux spoilers sur les séries Je te promets et This is us. Si vous ne voulez rien savoir, ne lisez pas ce qui suit !
Les aventures de la famille Gallo touchent ce soir à leur fin avec la diffusion sur TF1 des deux derniers épisodes de la saison 3 de Je te promets !
Portée par Camille Lou, Hugo Becker, Guillaume Labbé, Marilou Berry et Narcisse Mame, l’adaptation française de This is us a poursuivi son exploration de l’histoire de la famille Gallo au gré des turbulences vécues par chacun de ses membres. De quoi nous offrir une fois encore des moments riches en émotion.
Toujours fidèle à la version originale, ce troisième volet de Je te promets aura emmené Maud, Mathis et Michaël vers d’autres aventures aussi poignantes que passionnantes.
Si les similitudes avec This is us ont toujours été évidentes, les adeptes de la première heure auront certainement remarqué que la saison 3 de Je te promets est sûrement celle qui se démarque le plus de sa grande sœur. En effet, cette nouvelle salve d’épisodes s’affranchit plus encore qu’à l‘accoutumée du destin des Pearson pour suivre sa propre route.
Certes, la trame scénaristique de la série a toujours été guidée par une volonté d’ancrer la famille Gallo dans la culture et l’histoire de notre pays tout en satisfaisant des besoins évidents d’adaptation. Mais cette fois, sans être radicaux, les changements se sont faits plus profonds.
Au départ, la volonté était pourtant de suivre une direction plus proche de celle de This is us ainsi qu’on l’avait vu lors des deux premières saisons. C’était sans compter l’accumulation d’obstacles qui auront fini par donner bien du fil à retordre à la production.
Mais alors, pourquoi la saison 3 de Je te promets est-elle différente de This is us ?
UNE SAISON PLUS COURTE
La saison 3 de Je te promets a fait l’objet de nombreux compromis, comme le révèlent nos confrères du Parisien. Si les deux premières saisons comptaient 12 épisodes chacune, le troisième volet des aventures de la famille Gallo n’en compte en effet que 8.
La raison ? Je te promets est une série qui "coûte cher et la diffuser sur 6 soirées représente un gros risque". Il faut dire qu’avec une offre toujours plus importante sur les différentes chaînes du PAF, la tendance est plutôt à des programmes plus courts. L’adaptation française de This is us n’aura donc pas échappé à cette règle.
Selon Anne Viau, la directrice artistique de la fiction du groupe TF1, "cela permet un schéma de narration et de diffusion plus classique et plus adapté à nos standards (6 à 8 épisodes par saison)".
Brigitte Bémol et Julien Simonet, les scénaristes de Je te promets, avaient pourtant déjà écrit les 12 épisodes de la saison. Compte tenu de ce nouvel objectif, ils ont dû s’atteler à la réécriture du scénario en seulement trois mois. Malgré ce format réduit, "les émotions y ressortent davantage " pour Aline Panel, la productrice de la série.
Et de préciser dans les colonnes de Télé Loisirs : "Cela nous a permis de renforcer le lien entre le passé et le présent. On est arrivés à suivre fidèlement la saison 3 de la version américaine en se concentrant sur le destin de la famille et sacrifiant certains personnages secondaires".
Toutefois, ce ne sont pas là les seuls sacrifices auxquels la production a dû consentir.
UN TRAITEMENT DIFFERENT DE LA GUERRE
Lors de la saison 3 de This is us, les showrunners levaient le voile sur une partie méconnue de la jeunesse de Jack Pearson (Milo Ventimiglia). L’occasion de revenir sur le passé militaire du personnage pendant la guerre du Viêt Nam et sa relation avec son frère Nicky.
Paul, son homologue français, a quant à lui fait la guerre d’Algérie. Cependant, ces années sur le front ont à peine été abordées à l’écran. Jugées "pas top et trop anxiogènes" par TF1, ces scènes ont finalement été écartées et les scénaristes se sont plutôt concentrés sur la cavale de Paul et Alexandre.
"La guerre d’Algérie a eu lieu dix ans avant celle où les États-Unis sont intervenus au Viêt Nam, et elle est encore taboue en France. L’important était de garder le sens de la quête de Michaël pour percer le secret de son père. C’est ce dont nous avons discuté avec les Américains, car le contrat nous oblige à avoir leur accord" a précisé Aline Panel avant d’ajouter :
"On a eu des discussions avec TF1 en se disant que ce qui rappellerait davantage cette époque au public serait les années 1960, le mouvement hippie, plus que la guerre d’Algérie".
PAS DE DIMENSION POLITIQUE
Dans la saison 3 de This is us, Randall (Sterling K. Brown) se lançait en politique pour améliorer la qualité de vie dans sa ville, ce qui n’est pas le cas de Mathis. Ici, le fils Gallo fait à la place la connaissance d’Emile (Adil Dehbi), un jeune navigateur prometteur qu’il va prendre sous son aile pour lui offrir une seconde chance dans la vie, quitte à mettre son couple en péril.
Ce parti pris résulte du constat de TF1 selon lequel la politique était "un thème peu porteur auprès des téléspectateurs". Pour Aline Panel, "une élection locale dans une petite ville n’a rien à voir avec Philadelphie et on n’a pas Barack Obama… Il y avait moins de résonance et cette ligne aurait été faussement calquée".
UN ÉPISODE FINAL QUI SONNE COMME UNE FIN
Pour les fans du programme US, l’épisode final de la saison 3 de This us avait eu une saveur particulière. Après une saison riche en rebondissements, nous étions ainsi propulsés dans le futur avec de nouveaux mystères à résoudre et laissés sur de nombreux cliffhangers de nature à susciter une attente forte pour obtenir les réponses à nos questions.
Sans rien dévoiler du final de Je te promets, on peut toutefois dire que la série française s’est une fois de plus démarquée de sa grande sœur avec un dernier épisode qui sonne un peu comme une fin. S’il ne clôt rien définitivement, il n’entretient pas non plus le suspense.
Il s’agit donc d’une conclusion ouverte qui pourrait aussi bien mener à une saison 4 qu’à une fin définitive de la série.
