Promis l'un à l'autre depuis leur naissance, le prince Arthur et la princesse Juliette passent leur enfance à se chamailler, mais tombent éperdument amoureux en grandissant. Malgré leurs sentiments puissants et mutuels, Juliette retarde le mariage, espérant obtenir une preuve d'amour plus grande de la part de son futur époux, ce dernier ayant uniquement vanté son incroyable beauté.
Alors que les noces sont repoussées, la princesse est enlevée par le sorcier Albéric, sous l'apparence d'un monstre gigantesque. Assoiffé de pouvoir et de vengeance, le ravisseur de Juliette la transforme en cygne, ne l'autorisant à recouvrer sa forme humaine qu'à la faveur de clair de lune. Afin que le sortilège se brise, il faudra que le prince lui jure son amour éternel devant le monde entier.
Au beau milieu des années 90, alors que le pavillon du château Disney flotte fièrement à travers le royaume de l'animation, difficile pour les autres studios de tenter la concurrence. Avant que ne s'élèvent d'autres futurs mastodontes tels que Pixar ou Dreamworks, les rares adversaires qui osent s'aventurer sur les terres de la célèbre souris font bien souvent cavalier seul, et rencontrent rarement le succès qu'ils méritent.
C'est le cas du Cygne et la princesse, produit par Columbia et New Line Cinema, véritable échec au box-office à sa sortie en 1995, en dépit de ses très bonnes critiques et de ses qualités indéniables. Ce long métrage - mémorable pour ceux qui l'ont découvert à l'époque - est doublement méritant. D'abord car, ainsi que nous le disions, il s'est permis d'engager un duel avec Disney. Ensuite parce qu'il l'a fait en utilisant les propres armes de la compagnie aux grandes oreilles...
La libre adaptation d'un célèbre conte de fées (Le Lac des cygnes, en l'occurrence, qui n'avait encore jamais été abordé par les studios enchantés), une bande originale étincelante sertie d'inoubliables chansons, une belle histoire d'amour, des personnages secondaires hilarants, et un ancien des studios Disney pour diriger le tout. C'est en effet Richard Rich, notamment connu pour avoir travaillé sur Rox et Rouky ou encore Taram et le chaudron magique, qui met en oeuvre le projet.
Malheureusement pour Le Cygne et la princesse, malgré une formule magique impeccablement appliquée, le succès ne sera pas au rendez-vous face au rouleau compresseur de la concurrence (et notamment la ressortie en salles du Roi Lion). Une injustice qui, par chance, est réparable dès aujourd'hui, puisque vous pouvez (re)découvrir cet excellent film d'animation sur Netflix.
Ce qu'ils vont aimer...
- Les chansons du film, très bien écrites et dotées de mélodies presque aussi efficaces que celles des Disney de l'époque
- La force et la simplicité de l'intrigue
- Les personnages secondaires, extrêmement attachants, et notamment les compagnons d'infortune de Juliette : la grenouille Aldo, la tortue Rapido et le macareux Anatole
- L'excellent casting vocal français du film : pêle-mêle, on retrouve Valérie Karsenti (Juliette), Guillaume Lebon (Arthur), Donald Reignoux (Arthur jeune), Patrick Guillemin (Rapido), Eric Métayer (Aldo), Michel Prudhomme (Melchior), et même le grand Roger Carel (Anatole) !
Ce qui peut les inquiéter...
- Le méchant du film, très efficace lui aussi, et notamment lorsqu'il se transforme en redoutable monstre
- La sorcière qui tient lieu d'acolyte à Albéric, moins cruelle que lui mais parfois inquiétante elle aussi
(Re)découvrez la bande-annonce du film...