Grenouille géante, lombric furieux, tsunami… Kamoulox ?!
Tokyo, mars 2011. Le Japon peine à se remettre du tsunami destructeur qui vient de le frapper. Kyoko, encore sous le choc, ne parvient pas à se détacher des chaînes d’information où les morts sont comptées en direct. Son mari, Komura, n’arrive pas à lui redonner le sourire.
Un jour, alors qu’il rentre du travail, il trouve une lettre qui lui est adressée. Kyoko le quitte. Il entreprend alors un voyage pour comprendre qui il est, tenter à la fois de se souvenir et d’oublier.
Katagiri, un collègue de Komura, a un quotidien encore plus triste que lui : quadragénaire célibataire, chauve et bedonnant, il n’est pas plus épanoui dans sa vie personelle qu’au travail, où il est exploité plus que de raison.
Alors qu’il se retrouve dans une mauvaise passe, il fait la rencontre de Frog, une grenouille géante. L’animal a besoin de Katagiri pour une mission capitale : sauver Tokyo de Worm, un lombric géant caché dans les entrailles de la ville et responsable des tremblements de terre…
Toute la poésie de l’un des plus grands auteurs contemporains
Récompensé à plusieurs reprises, traduit dans pas moins de cinquante langues et apprécié par des millions de lecteurs dans le monde, Haruki Murakami est un auteur contemporain incontournable.
Si certaines de ses œuvres les plus célèbres (1Q84, Les Amants du Spoutnik, Kafka sur le rivage) demeurent exclusives à la littérature, d’autres ont fait l’objet d’adaptations remarquées au cinéma (Burning, Drive My Car).
C’est désormais le cas de Saules aveugles, femme endormie, un recueil de poésie publié en 2006. Mais ce n’est pas tout ! En effet, le long-métrage d’animation est un véritable condensé de l'œuvre de Murakami, puisqu’il s’appuie également sur d’autres nouvelles de l’auteur présentes dans des recueils tels que L’Éléphant s’évapore ou Après le tremblement de terre.
Polyphonique et poétique, ce film choral concentre avec brio les thématiques explorées par l’écrivain : le sacrifice de soi, l’héroïsme au quotidien, la nécessité de s’échapper par le rêve…
Dans cette fable moderne aux accents oniriques, les personnages se perdent dans leur jungle intérieure, à la recherche de réponses. Incursion tantôt brutale et inquiétante, tantôt émouvante dans la vie de salariés en quête de sens, Saules aveugles, femme endormie est une fenêtre ouverte sur le Japon et la pensée orientale, sur ses travers et merveilles.
Le talent et la poésie japonaise sublimés par la technique française
Couronné d’un Prix du Jury au dernier Festival international d’Annecy, ce petit bijou d’animation conjugue beauté poétique et prouesse technique. Si les environnements sont tous fabriqués à la main, rappelant par leurs couleurs et lignes les plus élégantes estampes japonaises, l’animation des personnages est quant à elle le résultat d’une 3D aussi discrète que précise.
“En tant que réalisateur, explique le cinéaste Pierre Földes, mon but est de faire un film innovant, qui raconte de manière originale une histoire délicatement magique, ancrée dans un quotidien banal bouleversé par des cataclysmes aussi intérieurs que réels.
Pour montrer cette intériorité au sein d’un réalisme magique, l’animation est pour moi le parfait medium, parce que tout doit être recréé de toute pièce, résultant ainsi en un décalage renforcé de la réalité.”
Conçu comme une invitation à la promenade intérieure, et par là même au questionnement personnel, Saules aveugles, femme endormie concentre toute la poésie d’un génie de la littérature contemporaine dans un bijou d’animation franco-japonais. Une petite perle qui vous laissera rêveur, à découvrir au cinéma dès le 22 mars.