Sorti en salles le 22 mars, Valentina suit le personnage du même nom, une adorable petite fille avec trisomie 21. Elle vit mal son handicap, persuadée que cela l'empêche de réaliser son rêve : devenir trapéziste.
Du fin fond de sa chambre, au rythme de la musique, Valentina part pour un voyage imaginaire et merveilleux dans lequel elle découvre qu’elle est capable de tout, comme les autres enfants.
NAISSANCE DU PROJET VALENTINA
La sœur de la réalisatrice Chelo Loureiro a contracté la polio lorsque la future cinéaste avait deux ans. Depuis toute petite, cette dernière a donc été confrontée à des filles et des garçons ayant des particularités.
Au cours des innombrables hospitalisations que sa sœur a dû subir, elle a écouté des dizaines d’histoires d’enfants atteints de syndromes, de troubles, de malformations ou de problèmes qui les rendaient différents des autres.
"Je me suis aperçue qu’ils vivaient leur enfance en toute normalité, parce que leurs hospitalisations et leurs différences étaient normales pour eux, car c’était leur quotidien. Mais dès qu’ils sortaient de ce quotidien, c’était les autres qui leur faisaient se sentir étranges et différents", explique la cinéaste.
ELOGE DE LA DIFFERENCE
"Dès lors, j’ai ressenti le besoin de raconter une histoire mettant en scène un petit être considéré comme différent", se rappelle Chelo Loureiro. Pour la réalisatrice, Valentina est différente aux yeux des autres car elle ressent, rêve, rit, s’énerve et vit son aventure comme n’importe quelle autre fille.
La cinéaste explique que Valentina subit la métamorphose que nous vivons tous dans notre processus de croissance et finit par se transformer - grâce à "son enthousiasme, sa curiosité et son amour inconditionnel pour sa grand-mère - en un papillon sûr de lui, convaincu de ce que nous savions tous déjà : qu’elle est unique.
Il m’a fallu presque soixante ans et beaucoup d’expérience accumulée pour oser le faire. Il n’est jamais trop tard", martèle Chelo Loureiro.
À noter que Valentina est son premier long-métrage. Avec cette œuvre, la cinéaste frappe un grand coup d'entrée, remportant le Goya du Meilleur Film d’Animation en 2022.
Chelo Loureiro a créé en 2007 sa société de production, Abano Producións. Elle est également membre du conseil d’administration de la CIMA (L’Association des femmes cinéastes), membre de l’Académie des arts et des sciences cinématographiques d’Espagne et de l’Académie galicienne des arts et des sciences audiovisuels.