L'absence de réalisatrices parmi les nommées à la 48e Cérémonie des César -une première depuis 2014- est l'un des faits marquants de cette édition 2023.
Récompensée par le César de la Meilleure première oeuvre pour Saint Omer, Alice Diop a tenu à souligner cette situation lors de son discours sur la scène de L'Olympia en recevant son trophée, le lendemain de son sacre aux Cléopâtre, un nouveau prix alternatif créé à l'initiative du magazine Causette pour protester contre l'absence de femmes dans la catégorie Meilleure réalisation.
"Je voulais juste dire que je suis fière d'appartenir à une nouvelle génération de cinéastes françaises. Cette année j'ai vu des films extraordinaires qui m'ont fait réfléchir aux possibilités du cinéma et je voudrais citer ici des films qui m'ont complètement inspirée : des films de Claire Denis, le film de Rebecca Zlotowski, le film de Mia Hansen-Love, le film d'Alice Winocour, le film de Céline Devaux, de Blandine Lenoir... Merci. On ne sera ni de passage, ni un effet de mode. On est appelées à se renouveler année après année, à s'agrandir. Merci à vous les filles. Merci d'être là".
Au micro d'AlloCiné, Virginie Efira avait également réagi à cette situation lors du dîner des nommés, qui se tenait il y a deux semaines au Fouquet's à Paris. "C'est difficile de ne pas se dire que malgré tout les progrès engendrés il y aurait une forme d'inconscient collectif sur l'idée que la maitrise n'est pas purement féminine. Je suis sûre que ça résiste. C'est à dire que, même si on avance sur le droit des femmes, il y a un certain sexisme un peu de base, qui n'appartient pas qu'aux hommes, qui appartient aux femmes et aux hommes. Ça peut être parfois une misogynie du cerveau féminin. (...) On peut mettre ça en regard de l'histoire des César. Je crois qu'il n'y a que Tonie Marshall qui a eu un César. Ça raconte un truc quand même. Réveillez-vous !"