Beverly Hills (1990-2000)
De quoi ça parle ?
Beverly Hills, Californie : un groupe de lycéens doit jongler entre amitié, amour, crises et drames, avant d'accéder à l'université puis d'entrer dans la vie adulte.
Pourquoi il faut la (re)voir ?
Ils ont fait rêver des millions d’adolescents, adeptes de tout ce qui faisait le quotidien de ces jeunes héros aisés, confrontés aux tourments de l’amour mais aussi à des problèmes plus graves tels que le suicide, le sida, la drogue, l’alcool, le viol même. Des sujets souvent tabous qui sont abordés ici de manière frontale et pertinente.
On vous recommande surtout les premières saisons de la série, qui ont en outre su peindre des héros attachants, auxquels il était (presque) facile de s’identifier. Beaux, jeunes, insouciants, drôles ou mystérieux, les Dylan, Brandon, Brenda, Kelly and co de Beverly Hills ont en effet fait grandir la plupart d’entre nous. Derrière eux, leurs interprètes talentueux sont devenus icônes de leur génération. Une série phénomène à ne pas rater, si vous avez l'âge recommandé !
Hartley, coeurs à vif (1994-1999)
De quoi ça parle ?
Le lycée d'Hartley en Australie regroupe des étudiants de toutes origines raciales et ethniques, ce qui donne lieu à des problèmes et disputes en permanence...
Pourquoi il faut la (re)voir ?
L'une des meilleures séries ado des années 90 n'est pas américaine mais australienne ! Et elle est franchement rock'n'roll, à l'image de son générique. Au lycée d'Hartley dans la banlieue de Sydney, les élèves ne sont pas tous beaux, riches et intelligents. Ils ne sont pas tous blancs et propres sur eux non plus. Ils sont d'origine diverses et variées (vietmamienne, grecque, sud-américaine...), en adéquation avec leur pays qui a fait l'objet de vagues d'immigration successives.
Ils sont gothiques, grunge, hippies ou lookés surfeurs bronzés. Ils sont parfois très singuliers. Et ils ont des problèmes. De vrais gros problèmes. D'argent, de coeur, de famille. Certains sont même carrément des cas sociaux. Et ils étudient, vraiment. Les professeurs et proviseurs successifs ont d'ailleurs une place à part entière dans les intrigues.
Bref, ces héros galèrent et sont tout sauf des privilégiés. Rafraîchissant au coeur des années 90 où l'adolescence a tendance à être idéalisée et lissée dans les séries pour vendre un peu de rêve aux téléspectateurs.
Hartley, coeurs à vif, contrairement à ce que son titre laisse suggérer, (en VO aussi : Heartbreak High) repose finalement peu sur les histoires d'amour mais davantage sur les clashs de générations et de cultures, et s'avère bien plus politique qu'elle n'y paraissait au premier abord. On retient quand même quelques couples et personnages mythiques, comme Drazic et Anita, ou Nick et Jodie.
Ci-dessous, le générique de la série...
Dawson (1998-2003)
De quoi ça parle ?
À Capeside, Dawson, un lycéen qui rêve de devenir réalisateur, comme son idole Steven Spielberg, découvre les aléas de l'adolescence et voit ses relations avec Joey et Pacey, ses amis de toujours, mises à rude épreuve. D'autant plus que l'arrivée de la rebelle Jen, originaire de New York, va venir tout bouleverser...
Pourquoi il faut la (re)voir ?
Comme Buffy, Dawson a marqué toute une génération de téléspectateurs, a aidé à définir l'esprit de la chaîne The WB (qui lança ensuite Felicity, Charmed, et Everwood), et propulsé sur le devant de la scène de jeunes comédiens prometteurs, à savoir James Van Der Beek, Katie Holmes, Michelle Williams, et Joshua Jackson.
Loin de Beverly Hills et autres soaps ayant envahi la télévision durant les années 1990, Dawson possède ce petit quelque chose d'authentique et d'identifiable qui, près de 20 ans après ses débuts, la rend toujours si attachante et particulière.
Pas parfaite pour autant, la série s'est perdue lors de ses deux dernières saisons (en gérant assez mal le passage à la fac de ses héros), et a souvent été critiquée pour ses personnages d'ados trop "adultes", qui sur-analysent en permanence tout ce qui leur arrive.
Mais c'est cette vision de l'adolescence dans une petite ville, pleine de rêves et de naïveté, qui a fait la force de la série, sortie tout droit de l'imagination de son créateur, Kevin Williamson (le scénariste de Scream), qui s'est inspiré de sa propre vie pour raconter l'histoire de Dawson et de la fille qui habite de l'autre côté de la crique.
Pionnière dans sa façon d'aborder l'homosexualité à la télévision à travers le personnage de Jack (la série a été la première à proposer un baiser échangé entre deux personnes du même sexe en prime-time), Dawson a également marqué l'histoire des séries grâce à son triangle amoureux entre Dawson, Joey, et Pacey.
Un twist scénaristique qui a revigoré les saisons 3 et 4 (supervisées par Greg Berlanti) et a prouvé que le vrai cœur de la série c'est la belle Joey Potter, et non pas le parfois agaçant Dawson.
Ci-dessous, le générique -culte !- de la série...
Newport Beach (2003-2007)
De quoi ça parle ?
Lorsque Ryan Atwood arrive à Newport Beach, il est loin de se douter de ce qui l'attend. Située dans le plus riche comté de la Californie, l'Orange County, cette ville abrite les familles les plus aisées et le change radicalement du quartier pauvre où il a grandi.
Ryan devra se faire une place au milieu de tout ce beau monde et pourra compter sur le soutien de son nouvel ami Seth, qui a lui aussi fort à faire avec la jolie Summer, dont il est amoureux depuis sa plus tendre enfance mais qui ne le remarque pas...
Pourquoi il faut la (re)voir ?
Si beaucoup de séries ados de ces dernières années tombent malheureusement bien souvent dans la case des "guilty pleasure" (ces plaisirs coupables inavouables), comme Les Frères Scott ou Pretty Little Liars, Newport Beach (The O.C. en VO) était, elle, d'un tout autre acabit. Durant ses deux premières saisons (sur 4 produites entre 2003 et 2007), c'était un grand teen drama. Ou, tout simplement, une très bonne série.
En plus d'avoir révélé le scénariste Josh Schwartz et une brochette de jeunes acteurs talentueux (Ben McKenzie, Adam Brody, Rachel Bilson, ou encore Willa Holland), Newport Beach peut se targuer, contrairement à nombre de ses consœurs, d'avoir cassé les codes établis, en centrant autant ses intrigues sur ses héros ados que sur leurs parents, en faisant de Summer l'un des personnages les plus attachants de la série (alors que tout semblait la destiner, au départ, au rôle de mean girl de service).
Mais surtout, le show de la Fox s'est démarqué par sa bromance entre Ryan et Seth, qui est au cœur de l'intrigue, et surpasse au final toutes les romances contées au fil des saisons.
Si Newport Beach n'est pas parfaite (sa saison 3 est, en grande partie, à oublier), elle demeure incontournable, rien que pour sa saison 1 magistrale de 27 épisodes. Parée de références en pagaille à la pop culture, de catchphrases qui feront date ("Welcome to The O.C., bitch"), et d'une BO comme on les aime, qui a permis à toute une génération de découvrir Death Cab for Cutie, The Killers, ou Imogen Heap, la série créée par Josh Schwartz a revigoré le genre du teen drama.
Et ouvert la voie aux geeks et nerds héroïques, qui n'ont rien d'un banal faire-valoir, grâce au personnage de Seth, campé par Adam Brody. Sans lui, Felicty (Arrow), Cisco (Flash) et compagnie ne seraient peut-être pas aussi nombreux à la télé aujourd'hui.
Le générique entêtant (Califooorniaaaa) de Newport Beach !
Angela, 15 ans (1994)
De quoi ça parle ?
A 15 ans, Angela vit ce que tous les adolescents ont vécu : les premiers émois amoureux, la révolte contre ses parents, les relations intenses avec ses amis... en un mot, le difficile passage à l'âge adulte...
Pourquoi il faut la (re)voir ?
Si on se souvient d’Angela, 15 ans, c’est bien évidemment parce qu’elle a nous a fait découvrir deux acteurs qui continuent de nous passionner : Claire Danes et Jared Leto. On ne va pas citer ici toute leur filmographie mais l’un s'est depuis illustré dans nombre de grands films quand l’autre a fait un retour remarquable à la télévision en 2011 avec Homeland.
Produite avant le gros boom des shows adolescents à la fin des années 90, Angela, 15 ans ne leur a pourtant pas survécu et n'a duré qu'une saison de 19 épisodes. Mais elle a réussi à se créer une véritable identité et a été novatrice à de nombreux égards. Dans le ton, le système de narration (la parole intérieure), l’écriture et la réalisation.
Malgré son nombre réduit de décors, la série fait preuve de beaucoup de créativité en terme de mise en scène mais aussi en terme de lumière, tant et si bien que lorsqu'on voit une image du show, on le reconnait aussitôt.
Angela a toujours été un personnage auquel il était possible de s’identifier et c'est là certainement la plus grande force du show. Angela n’était pas la plus belle, ni la plus intelligente, ni la plus folle ou la plus bizarre, juste une adolescente sensible et subtile, rêveuse et amoureuse, écrite à la perfection. Cohérent à tout point de vue, son portrait sonnait terriblement juste. Il en allait de même pour tous les personnages secondaires.
Felicity (1998-2002)
De quoi ça parle ?
Sur un coup de coeur, Felicity Porter a tout quitté pour rejoindre l'université de New York où Ben Covington - pour lequel elle nourrit des sentiments - y poursuit ses études. Mais une fois sur place, les choses ne se déroulent pas comme elle l'espérait. La jeune fille va devoir malgré tout s'adapter à cette nouvelle vie et se faire de nouveaux amis...
Pourquoi il faut la (re)voir ?
Lorsqu'elle a débarqué à la télévision, Felicity était présentée comme une sorte de suite spirituelle à Angela, 15 ans. Il y a en effet quelques points communs entre les deux héroïnes et le créateur, un certain... J.J. Abrams, a reconnu s'en être inspiré.
On y retrouve un goût prononcé pour le réalisme, la simplicité et la poésie en compagnie de personnages loin des caricatures et des clichés auxquels les séries ado nous ont trop souvent habitués.
Felicity est tourmentée, se pose des tas de questions, mais elle n'en est pas pout autant barbante. Elle est attachante et émouvante, et Keri Russell l'incarne à merveille. Elle a d'ailleurs obtenu le Golden Globes de la Meilleure Actrice en 1999 pour ce rôle.
Luxe suprême : ces héros-là vont vraiment en cours ! De nombreuses scènes les montrent en classe, à la bibliothèque, ou dans leur chambre en train d'étudier, d'écrire leurs essais; ils leur arrivent de parler littérature, Shakespeare... et le stress des exams, ils connaissent.
Mine de rien, c'est assez rafraîchissant une série se déroulant dans une université où il est vraiment question d'études et d'avenir, et de toutes les angoisses qui vont avec. Ce qui n'empêche pas la série de reposer sur un triangle amoureux classique mais efficace.
Les derniers épisodes sont très particuliers, n'ont pas fait l'unanimité à l'époque mais sont annonciateurs du J.J. Abrams que l'on connaît bien puisque Felicity y voyage dans le temps ! On ne vous en dit pas plus et on vous laisse découvrir ce petit chef d'oeuvre sensible.
Skins (2007-2013)
De quoi ça parle ?
A travers trois "générations", Skins s'intéresse à la vie d'adolescents vivant à Bristol, en Angleterre. Ils font leurs premières expériences du monde adulte et se déchirent autour de sujets parfois controversés tels que la religion, la sexualité ou la drogue et doivent faire face aux difficultés liées à leur âge au simplement à la violence de la vie.
Pourquoi il faut la (re)voir ?
Le format de Skins contribue à l'originalité du programme : le découpage en "générations" (en gangs en anglais) - trois générations qui courent chacune sur 2 saisons, et une saison de conclusion suivant trois personnages forts de la série à l'âge adulte - raccourcit la durée de "vie" des personnages ; le choix de focaliser chaque épisode sur l'un d'eux en particulier donne à la série la dimension sociologique qui la rend unique et innovante. Cet aspect est par ailleurs accentué par la composition du casting, presque exclusivement constitué d'acteurs amateurs, totalement inconnus.
Par moment, l'esthétique se rapproche du documentaire. Les créateurs du show n'hésitent pas à aborder des thématiques sensibles et à être parfois trash, car le réalisme prime, et épargnent rarement leurs personnages.
Avec Skins, on est très loin des drama romantiques adolescentes type Dawson ou Les Frères Scott. C'est très brut, parfois carrément difficile, mais, chose assez rare dans les produits calibrés pour un public ado, c'est souvent extrêmement juste et jamais moraliste.
Veronica Mars (2004-2007)
De quoi ça parle ?
Fille du shérif, Veronica Mars mène une adolescence ordinaire à Neptune, jusqu'au jour où sa meilleure amie, Lilly Kane, fille de l'homme le plus influent de la ville, est assassinée. Son père accuse le père de Lilly et perd son emploi. Un an après le drame, Keith Mars est devenu détective privé et Veronica, qui prête souvent main forte à son père, est toujours bien décidée à résoudre le mystère de la mort de Lilly.
Pourquoi il faut la (re)voir ?
C'est pop, les intrigues sont bien ficelées, les personnages et les dialogues bien écrits. La version féminine de Sherlock Holmes, c'est une proposition sacrément intéressante. On est à la frontière du genre policier, dans un environnement purement adolescent, et le choix de placer l'action dans la ville fictive de Neptune qui renvoie à n'importe quelle petite ville de Californie, ajoute au caractère parfois satyrique de la série.
Veronica Mars est une vraie héroïne féministe : calquée sur le modèle de Buffy Summers, elle se pose en jeune femme forte et indépendante. D'ailleurs, Joss Whedon lui-même (le papa de Buffy) plébiscite le show et déclarant que Veronica Mars est la meilleure série de tous les temps.
Les personnages féminins, Veronica en tête, interrogent la place de la femme dans la société post-féministe des années 2000, dressant un constat pas toujours joyeux. Et les différentes identités endossées par la détective en herbe témoignent d'un tâtonnement à la fois propre à l'adolescence et lié à sa position de femme.
Friday Night Lights (2006-2011)
De quoi ça parle ?
Dans la petite ville de Dillon, au Texas, comme dans beaucoup d'autres villes des États-Unis, le vendredi soir n'est pas une soirée comme les autres. C'est soir de match, et tous les habitants vibrent au rythme du balllon. Fraîchement arrivé à Dillon avec sa femme Tami et leur fille Julie, le coach Eric Taylor doit rapidement faire face à la pression que tout le monde lui impose. Car une seule chose semble attendue de lui : que les Panthers, l'équipe de football du lycée qu'il est chargé d'entraîner, soient les meilleurs...
Pourquoi il faut la (re)voir ?
Acclamée par la critique, mais boudée par le public américain, Friday Night Lights est un OVNI dans le paysage télévisuel, qui a eu la chance de rester à l'antenne 5 saisons (grâce à un accord passé entre NBC, qui l'a lancée en 2006, et la chaîne câblée Direct TV, qui a eu la primeur de la diffusion de ses saisons 3 à 5). Mais cette survie, en dépit d'audiences très moyennes, était amplement méritée tant Friday Night Lights, inspirée du film éponyme de Peter Berg, est une grande série.
Derrière ses airs de show de niche, centré sur le football américain (un "détail" qui peut évidemment repousser un public non friand de ce sport peu connu hors des États-Unis), ce drama emmené par le duo Kyle Chandler-Connie Britton est en réalité un portrait réaliste, touchant, et parfois acerbe de l'Amérique moyenne, qui traite de tout un tas de problématiques sociétales allant des valeurs familiales, aux problèmes de financement dans les écoles, en passant par le racisme et les difficultés économiques.
Parlant à tout le monde, l'univers de Friday Night Lights, en apparence très ado, avec ses lycéens qui rêvent de championnats universitaires et d'une vie en dehors de Dillon, est tout autant celui d'une grande série familiale, qui repose aussi et surtout sur le couple formé par Eric et Tami Taylor.
Un couple de télévision comme on en voit peu. Plein de coeur et d'authenticité. Comme la série en somme. Qui grâce à l'interprétation au diapason de son casting (qui a révélé, entre autres, Taylor Kitsch, Zach Gilford, et Jesse Plemons) s'est imposée comme l'un des meilleurs dramas de ces dernières années.
Friday Night Lights, on l'aime aussi pour son générique !
Freaks and Geeks (1999-2000)
De quoi ça parle ?
Dans le lycée William McKinley, durant l'année scolaire 1980-1981, la vie de deux clans d'adolescents marginaux : Les Freaks, rebelles qui ne travaillent pas, fument, et sèchent les cours, et les Geeks, les matheux du premier rang, sans aucune vie sociale.
Pourquoi il faut la (re)voir ?
Créée par Paul Feig (Mes meilleures amies) et produite par Judd Apatow (40 ans, toujours puceau), Freaks and Geeks a malheureusement souffert d'une bien mauvaise programmation par NBC et n'a pas survécu longtemps à la dure loi des audiences.
Malgré seulement 18 épisodes au compteur, elle demeure, aujourd'hui encore, complètement culte, de par sa façon de dépeindre avec réalisme, humour, et nostalgie, la vie pas toujours faciles des adolescents d'un lycée semblable à tant d'autres.
Personnages identifiables, thématiques sociétales fortes, et problèmes de la vie de tous les jours des ados ordinaires, entre premiers émois, échec scolaire, et besoin de trouver sa place dans le monde, Freaks and Geeks c'était un peu tout ça à la fois.
Parfait exemple de LA dramédie, naviguant autant entre moments drôles et scènes plus émouvantes, ce petit bijou encore trop méconnu nous rappelle forcément à nos propres années de lycée (dans toute leur splendeur, leur gêne, mais aussi leur cruauté).
Sans oublier d'accompagner, telle une "feel-good série", ceux qui ont encore l'âge de dire "quand je serai grand", et pour qui ces Freaks et ces Geeks ont quelque chose de (bien trop) familier.
Et, bonus ultime, un (re)visionnage de la série permet d'assister aux premiers faits d'arme d'une génération d'acteurs devenus, pour certains, complètement incontournables aujourd'hui. Seth Rogen, Jason Segel (How I Met Your Mother), Busy Philipps (Cougar Town), Linda Cardellini (Bloodline), et évidemment James Franco dans la peau du rebelle Daniel, ces Freaks and Geeks avaient décidément de l'avenir !