Le 12 mars prochain, la planète cinéma a rendez-vous pour la 95e cérémonie des Oscars. En amont de la grand-messe hollywoodienne, plusieurs événements commencent à dessiner le palmarès... ou à rebattre les cartes. C'est le cas des 75e DGA Awards, qui se tenaient ce samedi 18 février à Los Angeles, et qui ont sacré les meilleurs cinéastes de l'année, élus par leurs quelques 19 000 pairs du syndicat des réalisateurs et réalisatrices.
Si Steven Spielberg, nommé pour la treizième fois de sa carrière, partait grand favori après son Golden Globes reçu en début d'année pour The Fabelmans, un autre réalisateur lui a finalement été préféré. Ou plutôt deux, puisque c'est le tandem Daniel Kwan & Daniel Scheinert qui a reçu le trophée de la Meilleure réalisation cinéma de l'année pour Everything Everywhere All at Once. Une récompense qui les positionne désormais comme les probables lauréats de l'Oscar dans quelques semaines, le palmarès des DGA Awards n'ayant été différent de celui des Oscars qu'à huit reprises en 75 ans.
Le film de multivers, succès-surprise de l'année outre-Atlantique avec plus de 70 millions de dollars de recettes, a également été préféré à Martin McDonagh (Les Banshees of Inisherin), Todd Field (Tár) et Joseph Kosinski (Top Gun Maverick). Le film porté par Tom Cruise, sauveur des "miches d'Hollywood" selon Spielberg lui-même, n'est toutefois pas reparti bredouille, avec une salve d'attaques (très) directes de la part du maître de cérémonie Judd Apatow dans son discours.
Le réalisateur a ainsi évoqué la taille du comédien ("Les effets spéciaux étaient si réussis que je ne voyais pas la pile d'annuaires sur lesquels était assis Tom Cruise pour atteindre les commandes"), ses anciennes frasques ("Rappelez-vous, quand Tom Cruise sautait sur un canapé on disait tous qu'il était fou, et maintenant qu'il saute d'une falaise en moto en se dit qu'il va bien !") ou son appartenance à l'église de Scientologie ("Chaque fois qu'il fait une nouvelle cascade, j'ai l'impression de voir une pub pour la Scientologie. C'est dans la dianétique ça ? Parce qu'il n'y a rien sur le fait de sauter d'une falaise dans la Torah"). Ambiance.
Le reste du palmarès a sacré les séries Euphoria (réalisation pour une série dramatique), Barry (réalisation pour une série comique, le troisième trophée pour Bill Hader en... trois saisons !), Station Eleven (réalisation pour une mini-série), le documentaire Fire of Love, et Aftersun pour la réalisation sur un premier film. Dans cette catégorie, le long métrage de Charlotte Wells, sorti le 1er février sur nos écrans, a été notamment préféré à deux réalisations françaises : Saint Omer d'Alice Diop et L'Evénement d'Audrey Diwan.
Le palmarès des DGA Awards 2023
Meilleure réalisation pour le cinéma
- Daniel Kwan & Daniel Scheinert - Everything Everywhere All At Once
Meilleure réalisation pour un premier film pour le cinéma
- Charlotte Wells - Aftersun
Meilleure réalisation pour une série dramatique
- Sam Levinson - Euphoria (S2E5 "Aussi stable qu'un Colibri")
Meilleure réalisation pour une série comique
- Bill Hader - Barry (S3E6 "710N")
Meilleure réalisation pour une mini-série
- Helen Shaver - Station Eleven (S1E8 "Qui est là ?")
Meilleure réalisation pour un documentaire
- Sara Dosa - Fire of Love